jeudi 9 novembre 2023

ANFA 26.29/10/2023, Réunion Nationale.

        

REUNION INTERNATIONALE DE CHASSE AU VOL,

LA SALVETAT-BELMONTET

26.27.28.29. octobre 2023.


Cette fin octobre marque notre calendrier des chasses par le point d'orgue de nos réunions : la Nationale. La Salvetat Belmontet nous accueille pour quatre jours entiers de chasse au vol, tous oiseaux confondus : faucons de toutes sortes, autours de toutes sous-espèces, buses de tous genres, aigles de deux espèces, l'aigle fascié (Aquila fasciata) et l'aigle royal (Aquila chrysaetos). Nous serons 13 aigliers présents à ce rassemblement :

Damien Costa, avec son aigle fascié. Avec des aigles royaux femelles, Guillaume Agede, Christophe Puzin, Jean-Yves Thiefine, Kiani Loyson (Bel.), Sébastien Fabrol. Avec des mâles, Mélissa Martin, Steve Francis (U.K.), Bart Van Dooren (P.B.), Adrian Van de Eijnden (P.B.), Stephan Wunderlisch (R.F.A.), Jürgen Nicolaus (R.F.A., Es.), Jean-Louis Liégeois. Le gîte est prévu dans un complexe touristique, la base de loisirs des trois lacs, à Montclar de Quercy. Les chalets sont très bien conçus. Le nôtre est composé de Jürgen Nicolaus, Giancarlo Pirrotta, Jean-Yves Thiefine, Steve Francis,  Franck Dubourdieu et moi-même. Une bien belle équipe…. C’est Christophe qui avait réservé pour tous en amont, ce qui nous a évité de faire des doublons. Il nous a fallu nous regrouper pour dormir, à six par case, ce fut tout de même acceptable, d'autant que les prix étaient très compétitifs.  C'est Cédric Durand et sa famille qui nous ont accueillis chez eux le mercredi soir avec un apéritif musclé qui nous permet de tenir jusqu'au lendemain. Toutes les spécialités de cette riche région culinaire nous ont été proposées, le tout parfaitement arrosé de breuvages locaux. 

         Le rendez-vous est fixé à la salle des fêtes de Saint Caprais. Les groupes sont rapidement formés pendant que l'on boit un petit café gentiment offert. Une centaine d'oiseaux sont à répartir sur plus de 40 territoires. Les fiches de rendez-vous sont très complètes et les points GPS vont nous aider à ne perdre personne. 

        

  Bioule :       

           
Le premier jour, nous volons sur la commune de Bioule où le président de l'ACCA locale nous accueille. Quelques mots sont échangés et rapidement, nous rassemblons les aigliers pour faire une présentation sommaire mais précise de la chasse au vol en général et de ses spécialités en particuliers. L'aiglerie nous intéresse particulièrement, puisque c'est ce que sont venu voir les quelques 35 chasseurs locaux. Le temps n'est pas avec nous, il pleut sans discontinuer. Les questions pleuvent, mais il faut tout de même essayer de faire quelques vols. Les gibiers ouverts sont le lièvre, le chevreuil, le sanglier, le renard. Nous n'avons pas encore sorti les oiseaux compte tenu du temps. Nous prenons les voitures pour aller nous poster le long d’une route pour la moitié d’entre nous, l’autre moitié postée de l’autre côté du boqueteau. Jean-Yves prend la ligne de traque en se déplaçant avec les traqueurs. Il ne volera pas un lièvre qui pourtant lui part à quelques dizaines de mètres, sans doute gêné par la pluie. La traque passe la route et traverse le bosquet. Des récris nous signalent un gibier sans pouvoir l’identifier. Christophe vole un chevreuil très loin que son aigle ne rattrapera pas. Ce sont les seuls gibiers que nous avons vu ce matin. C’est la bredouille pour cette matinée. Nous rentrons à la cabane de chasse pour déguster des spécialités locales. Un ragoût de sanglier que personne n’a reconnu, chatouille nos papilles, c’est un vrai régal…

         Nous essayons de sécher les oiseaux pour une reprise que nous croyons de courte durée. Le président nous guide vers des plaines très grandes le long de l'Aveyron. Une fois sur place, je donne les consignes aux aigliers, vite complétées par Jean-Yves puis Guillaume pour ne rien oublier. Nous démarrons par fouler un grand chaume vert dans lequel nous ne sortirons pas grand-chose. Puis, des champs de chaumes de tournesol dans lesquels nous pataugeons sur des kilomètres en ligne nous permettrons de voir quelques lièvres très très loin. Guillaume vole, Adrian aussi sans résultat. Soudain dans une verdure un peu plus épaisse, Guillaume lance son aigle sur un lièvre court ; au même moment, Sébastien lâche aussi. Nous craignons car ne connaissant pas l'aigle (jeune) de Sébastien, il y a un risque sérieux d'accident. Heureusement, rien de dangereux n'arrivera, les deux aigles sont repris. Nous continuons de patauger dans la patouille quand un lièvre se défausse vers le bois au milieu de la plaine. Ce petit bois fait à peine quelques dizaines de mètres de largeur et une centaine de mètres de longueur ; c'est déjà gros pour sortir un lièvre sans chien. Quelques traqueurs entrent dans le boqueteau, je suis à gauche en avançant, Steve est à droite, nous ne nous voyons pas. Guillaume m'annonce le lièvre traversant un layon. Je déchaperonne Sarembaï qui entreprend le capucin déjà loin. De l'autre côté, Steve voyant le lièvre sortir, lance son aigle, ne voyant rien le poursuivre. Le capucin emmanche la plaine avec deux aigles très vifs derrière lui. Encore une fois, deux oiseaux sont ensemble sur un vol, heureusement, ils ont déjà volé ensemble et ne sont pas agressifs l'un envers l'autre. Un joli plongeon de Sarembaï suivi d'un saut carpé de notre lièvre, un aigle par dessous un autre par-dessus, manqué. Les deux aigles sont repris sans dommage. Nos amis hollandais et belges commencent à se poser des questions : que font donc ces français pour être si peu discipliné en chasse ? Au vu de cette journée, on peut penser : pas grand-chose. Une fois le bois traversé, nous continuons en passant par la réserve. Plusieurs lièvres se dérobent devant nous assez loin mais Steve vole quand même, un vol très long jusqu’à la rive de l’Aveyron. Melissa vole aussi de l’autre côté de la plaine sans résultat.  Un lièvre m’arrive de la gauche pour entrer au bois ; j’attends qu’il soit à portée pour déchaperonner et lancer Sarembaï qui manque une première fois puis longeant le bois au cul du lièvre qui se glisse dans les pieds de Christophe et de Kiani arrivant au sortir du bois, plonge mais manque.  Bart fait aussi quelques vols mais rien n’y fait, les oiseaux sont de plus en plus mouillés et nous sentons bien le manque de portance sur l’air qui crée un réel handicap à nos oiseaux. Sébastien et Guillaume se déplacent vers le point de fuite des capucins, en se relayant les uns après les autres. Ils sont très loin de nous et peuvent voler à loisir, mais rien n’y fait. Le retour se fait en traversant un énorme maïs où les chevreuils se sont réfugiés ; aucun ne sortira. Kiani vole un lièvre, un vol long et soutenu, mais le manque. Adrian manque un autre lièvre, un peu loin. Une bredouille se profile le jour déclinant, nous prenons un dernier verre avec les chasseurs pour rejoindre le chalet. Malgré le temps peu profitable, Tout le monde a volé sans résultat. Le soir, le repas est servi à Saint Caprais, pendant l’apéritif, nous visitons les différents stands présentant divers matériels de toutes sortes, artistes, peintres, radio-tracking, sonnettes, jets, cuirs et chaperons pour tous. Nous ne tarderons pas à aller nous coucher, fatigués de cette journée laborieuse.

          Le vendredi, nous partons sur Vaissac, bourgade assez proche du point de rendez-vous. Nous sommes attendus par une trentaine de chasseurs et chasseresses, pour un café-brioche offert par l’ACCA. J’ai fait le voyage avec Claude Rossignol, journaliste au chasseur français et à la revue nationale de la chasse grand gibier. Je le connais depuis plus de 35 ans quand, au Rocher des Aigles de Rocamadour, il avait déjà fait un article avec moi sur la chasse à l’aigle. Ce furent des retrouvailles bien émouvantes. Nous reprenons les voitures pour aller nous placer autour d’un groupe de petits bois forts fournis en gibiers de toutes sortes, nous dit-on. Le terrain est très varié, fait de collines labourées, entrecoupées de champs verdurés. Tous les aigles sont placés en hauteur pour dominer les bas. La traque est lancée mais rien ne sort pendant un bon bout de temps. Jean-Yves est dessous moi, à quelques deux cents mètres. Je ne le vois pas ni lui ne me voit. Après une bonne demi-heure de chasse, un chevrillard fébrile sort du bois juste en face de moi à quelque 400 mètres de l’autre côté de la colline. Il descend vers Jean-Yves puis repique vers moi. Il traverse le ruisseau en bas et remonte dans une foulée lente, juste ce qu’il faut pour créer une occasion parfaite. Soudain, je vois un aigle (celui de Jean-Yves) arriver au-dessus du chevrillard et continuer vers moi pour se planter au sol à dix mètres de nous. Le bigout continue sans avoir rien vu, il passe à 20 mètres de moi, je décide de déchaperonner et de le voler. Sarembaï prend le vent et monte sur queue, voyant une tâche brune (l’aigle à J.Y.) au sol à côté de moi, il simule une attaque et reprend aussitôt la quête du chevrillard qui se cache dans l’ombre du bois derrière et disparaît. Une occasion pareille n’arrive pas si souvent, mais le vol était intéressant. Les traqueurs nous disent avoir sorti plus de douze chevreuils partis en rebrousse (**). Dommage pour les autres  aigles placés. De l’autre côté du vallon sont placés Guillaume, Jürgen et Stephan, ce dernier volera un chevreuil sans succès dans le fond du vallon. Puis il décide de remonter offrant sa place à Jürgen. Les traqueurs qui sont remontés vers eux proposent de battre une jeune coupe de châtaignier. Un chevreuil va se dérober et partir à la rebrousse. Stephan, a le temps de déchaperonner, son tiercelet griffe le chevreuil mais décroche quand il rentre dans un autre bois. La fin de traque est sonnée, rien d’autre ne sera volé ce matin. Nous rejoignons la cabane de chasse pour le déjeuner offert par l’ACCA. Pierre Vieilleville a apporté des coquilles saint Jacques pour les flamber, les chasseurs de Vaissac nous ont appris comment manger des moules à la paille(*), petite merveille d’une région où les moules sont plutôt rares. Les pâtés et charcuteries locales se battent en duels pour nous emplir de toutes les saveurs de la région.

L’après-midi, nous nous déplaçons vers une grande crête où tous les oiseaux auront une chance au moins de voler. Je suis placé assez loin dans la pente. La première est Mélissa, puis Adrian, puis Jean-Yves, moi-même et encore plus loin Sébastien sur une ligne de 500 mètres. Kiani, Bart, Christophe et Steve sont en place. De l’autre côté de la vallée, Guillaume et Stephan sont placés sur une autre crête. La traque tarde à se lancer, mais tout à coup, le ton est donné. Un long coup de trompe pour démarrer la traque. Quelques chevreuils partent en rebrousse, un chevrillard sort du bois en face de moi mais un peu loin et très bas (environ 40 mètres de dénivelée) puis il s’arrête net ; je ne déchaperonne pas, il part en retraite et retourne au bois. Christophe fait un vol de fou de plus de 450 mètres sur une chevrette en descente qu’il manquera de justesse. Une deuxième chevrette sort sous moi dans le contrebas accompagnée de son chevrillard. Je déchaperonne et Sarembaï est lancé. Son vol d’inspection est lent et plané au départ puis il regroupe ses ailes et dans un piqué vertigineux, il fond sur la chevrette (que nous avions prise pour un brocard). Il manque en passant dessous le cou et dans une ressource énorme, il vient la griffer au sol. Elle se couche quelques secondes, et dans un coup de rein, elle se libère de l’oiseau. Sa fuite nous dit qu’elle va s’en sortir. Elle monte ensuite sur Adrian ou Bart, je ne sais plus qui vole sans résultat ; au passage elle renverse Jean-Yves de son siège de chasse…. Pendant ce temps, j’ai pu réclamer Sarembaï qui est revenu sans problème. Bart vole une chevrette qui vient d’on ne sait où, mais l’esquive et se branche, à ce moment, Mélissa vole son tiercelet qui déclenche superbement. Il ne manquera que quelques mètres pour qu’il griffe cet animal. Le bois lui aura servi de protection. Steve vole aussi mais de l’autre côté ; je n’en ai aucune description. Tous les détails ne peuvent être notés dans ce récit, ma mémoire, les quatre jours, le temps qui passe m’ont comme volé les moments oubliés. Je ne sais pas si Jürgen a volé ni Sébastien, encore moins Guillaume. A l’issue de cette battue, je pars vers la salle où l’assemblée générale doit se faire. Guillaume me suit. Les chasseurs de cette ACCA prévoient de faire une dernière traque pour essayer de servir ceux qui n’ont pas volé. Peut-être la vivacité des intervenants fut légèrement bruyante, peut-être le claquement des portes arrivés sur le terrain ont été un peu forts, en tout cas, une cacophonie s’est mise en place pour énerver quelque peu certain d’entre nous. Le fait est que rien ne sera volé dans ce dernier bois.     

 Garganvillard :

            Le samedi, nous sommes attendus par le président de la chasse de Garganvillard dans la salle des fêtes du village. Nous faisons les présentations habituelles, puis nous partons en deux groupes vers les terrains. Aujourd’hui, une star des réseaux nous accompagne : Johanna Clermont. Nous nous déplaçons vers un très grand chaume de tournesol, le temps est ensoleillé, un léger vent souffle de trois quart face, sans nous gêner. La ligne est longue, nous sommes six aigles et quelques dizaines de suiveurs et autres curieux. Le terrain est plat, peu de végétation, un petit couvert de jeunes tournesols est suffisant pour abriter quelques capucins. Johanna est à côté de moi, nous avançons doucement, soudain une annonce est faite en rebrousse. Je ne vole pas, préférant laisser au voisin plus proche, mais qui ne volera pas non plus. La main est tendue, tout est prêt pour qu’un vol en doublon soit lancé, malgré les consignes strictes. Un deuxième lièvre part aussi en rebrousse à quelques mètres de moi. Je lance Sarembaï qui entreprend très violemment ce lièvre bien musclé. Il remonte assez vite et plonge mais manque à la première attaque, une ressource vent de face le mets à sept ou huit mètres au-dessus du lièvre. Sarembaï plonge de nouveau en zigzagant juste au-dessus est griffe l’animal. Quand j’arrive sur le lièvre, il est mort. Johanna fait quelques images, puis nous commentons ensemble cette action déterminée. Je récompense et range le lièvre dans mon sac à dos et nous reprenons la battue. Un grand virage est lancé pour préparer le retour. Le vent est maintenant pleine face. Sur la droite, Guillaume lance son aigle sur un lièvre qui part contre toute attente vent dans le dos. Son aigle accélère très vite et plonge sur l’animal pour le clouer au sol. Jean-Yves, n’ayant pas entendu Guillaume annoncer son vol, laisse son aigle partir en second. Il rejoint la prise et griffe le lièvre par l’arrière sans blesser celui de Guillaume. Les aigles sont séparés, il n’y a pas de dommage. Guillaume récompense, puis nous reprenons. Melissa qui n’a pas volé pendant cette battue, est prise en main par quelques suiveurs et chasseurs locaux pour faire le champ de l’autre côté de la route  en rejoignant les voitures. Un lièvre se lève dans d’assez bonnes conditions, elle le vole et son aigle poursuit très bien pour plonger et manquer de justesse. Il vient de décoiffer ce lièvre, dommage. Ce petit aigle promet, il est tenace et vif comme l’éclair. Pendant ce temps, le reste du groupe était parti sur des terrains avec plus de chevreuils. Adrian prend un bigout de l’année bien costaud. Stephan, fauconnier allemand, vole une chevrette qui rentre dans un buisson, elle décroche assez rapidement. Rien d’autre ne sera volé par ce groupe ce matin. Comme nous nous habituons très bien à la cuisine locale, ces chasseurs-ci ne dérogeront pas à la règle. Les spécialités locales nous aguichent les papilles, et je peux vous dire que ça fait du bien. L’après-midi, nous nous déplaçons vers une plantation de noisetiers. Les postes sont donnés, nous nous y rendons. Je suis derrière la route entre la ferme et les grands champs qui mènent à la forêt. La traque est difficile, le buisson épais. Un brocard court le long de la clôture basse de l’autre côté de la route, je ne peux pas voler, ne voyant rien d’autre que quelques pointes de bois. Guillaume, bien placé en plein centre, voit un brocard (le même ?) sortir du buisson plein galop. Il déchaperonne et laisse son aigle prendre l’air. Le vol est puissant, décidé. Il griffe le chevreuil par l’arrière pour « grimper » vers la tête. Une fois celle-ci dans ses griffes, l’animal s’arrête net. Il sera servi dans les secondes qui suivent. C’est une magnifique prise, pour un premier chevreuil de cet aigle prometteur. C’est avec cette prise que nous concluons la journée. Deux chevreuils, deux lièvres, le bilan est plutôt positif pour une équipe d’aigliers mixte et internationale. Cela restera un excellent souvenir.

 Saint Cirq :

Nous sommes accueillis par le président de la fédération des chasseurs du Tarn et Garonne et son fils, président de l’ACCA de Saint Cirq. Le café pris nous repartons pour encercler un bois très fourni qui devrait nous offrir quelques beaux vols. Guillaume, après avoir gorgé son aigle la veille, rentre chez lui ce matin après le café. Je suis en poste avec Steve, Kiani, Bart et Jean-Yves. Je suis au coin d’un bois longeant une route très fréquentée, surtout par des cyclistes. Steve est au pied d’une palombière (l’un des traqueurs me dit que c’est le meilleur poste). Kiani est Bart sont plus en arrière au fond d’un champ très grand qui coupe les buissons en deux. Les autres sont de l’autre côté du bois, je ne peux malheureusement pas vous donner leurs positions. Steve hurle « lièvre » ; je regarde partout et ne vois rien. Il longe le bois qui est caché par les arbres de la route. Soudain, je le vois, lui aussi, il stoppe net. Il reprend sa descente en restant du côté où Steve l’a vu. Je déchaperonne Sarembaï qui l’entreprend de bon cœur. Après un crochet mince, il griffe le capucin, je récompense rapidement, pour ne pas gêner les autres aigliers. Jean-Yves est très bien placé, assez haut sur la plaine en pente douce. Il ne coupera rien au poste de Steve. Kiani vole un lièvre comme moi, il prend l’animal et récompense. En fin de traque, une chevrette passe devant moi en remontant la lisière,  la traque pousse l’animal dehors du bois pour couler sur la plaine face à Jean-Yves qui vole instantanément. Un vol long, plané, sans grande conviction. Son aigle abandonne après quatre cents mètres. Un peu plus tard, une annonce de renard est faite ; Nous savons qu’il est très difficile de sortir un renard du bois, à fortiori  sans les chiens. Pourtant, celui-ci sort sous Bart qui le vole rapidement, son aigle coiffe le goupil qui roule. Bart arrive rapidement pour servir et récompenser son oiseau. De l’autre côté du bois, un brocard est volé mais pas pris ainsi qu’une chevrette. Christophe vole une deuxième chevrette que son aigle griffe d’une puissance incroyable. Nous rentrons à la maison des chasseurs pour le casse-croûte habituel. L’après-midi, nous nous postons sur de grands espaces pour fermer un boqueteau où il semblerait que quelques chevreuils soient au repos. Les traqueurs se chargeront de les déloger. Mélissa et Steve sont restés prêt des voitures, Christophe et Jürgen sont contre le petit bois vers la descente sur la rivière. Je suis derrière un petit bois un peu plus à l’écart, face à un champ labouré de deux cents mètres de largeur. Jean-Yves est de l’autre côté de ce même bois, plutôt vers le haut. Un chevrillard de l’année saute devant moi vers le bas, je vole cet animal que Sarembaï entreprend très correctement. Il file vers le chevrillard, monte légèrement comme il sait le faire, puis fond sur le bigout mais ne griffe pas. Pourquoi ? Jamais nous ne le saurons. Le courage qu’il faut à un aigle pour fondre sur un chevreuil de quelque taille qu’il soit, est énorme ; la disproportion des masses est telle que ce courage se manifeste, ou non, sans explication. Ce mystère continue de me fasciner, c’est la raison pour laquelle je continue cette chasse si merveilleuse. Découvrir son oiseau après dix-sept ans de vie commune, c’est toujours un émerveillement. Christophe vole une chevrette sur toute la longueur de la descente vers la rivière. Il ne lui manquera que quelques mètres pour griffer. Mélissa vole un chevrillard qui se défausse le long de la haie en contre-bas. Son oiseau blinque complètement le chevrillard pour entreprendre une chevrette qui file, après avoir coupé cette haie, vers le bois à six cents mètres d’elle. Magnifique vol, très puissant, mais là encore, manque de place. Vraiment dommage. Jean-Yves vole une chevrette qui vient du bois traqué. Elle descend la plaine est l’aigle de J.Y. suit en glissant vers la rivière. Il ne lui manquera que quelques mètres pour griffer. Son oiseau est capable, mais quelque fois son entrain est trop léger. Je crois que Jürgen a aussi volé sur un chevreuil, animal que son aigle ne connaît pas, il n’y en a pas du tout chez lui. Nous arrêterons là-dessus comblés par ces territoires et surtout par ces gens si généreux.

Cette journée clôture magnifiquement ce long week-end de chasse, de convivialité, de rapports fraternels, de nouvelles amitiés verrouillées. Le tableau du dernier jour est de un chevreuil, un renard et deux lièvres pour les aigles. De nombreuses photographies ont été prises tout au long de ces quatre journées, vous en verrez quelques-unes de plus belles.

Au final, les aigliers ont assuré un très beau tableau de proies sauvages prises dans leur milieu naturel pendant ces quatre journées de chasse avec cinq lièvres, un renard et trois chevreuils. Damien aura pris un lièvre le jeudi, il chassait seul en compagnie de quelques chasseurs locaux.

Damien COSTA                                                    Jean-Louis LIEGEOIS

 

        Guillaume AGEDE

       Adrian Van Den EIJNDE

     Bart Van DOOHREN

     Sarembaï sur son lièvre.

                   


(*) : Moules à la paille :

15 kg de moules nettoyées. Du haché d’ails en quantité avec du persil, sel, poivre. 15 kg de paille bien sèche. Quelques feuilles de papier journal humides. Une plancha grande.

Les moules sont disposées en vrac sur la planche qui fait à peu près un mètre sur 70 centimètres. Elle est posée en pente douce pour évacuer le surplus d’eau. On étend les aulx et le persil sur les moules. Peu importe qu’elles soient dans un sens ou dans l’autre, elles sont protégées par la feuille de papier. On étant la feuille de papier sur les moules, puis la paille par-dessus et un par-dessous a épaisseurs égales. On met le feu partout le plus vite possible et on ventile pour échapper les cendres. En quelques minutes, le plat est prêt, il suffit de ramasser avec une pelle large pour aller vite et servir ; c’est un merveilleux accompagnement d’apéritif.

(**) : Partir en rebrousse :

se dit en chasse quand un gibier démarre en sens inverse de la traque. On dit aussi quelque fois en retour.



Le tableau final

Déplacement à Garganvillard

Les aigles à Saint Cirq

Bioule, après le repas sous la pluie.

Johanna Clermont.

Johanna Clermont et Steve Francis

De G à D : Christophe Puzin, Adrian van den Einjden , Kiani Loyson, Jean-Yves Thiefine, Sylvain Gresillon.

Melissa Martin et sont tiercelet.

Portrait de Sarembaï

Sarembaï chaperonné

Guillaume Agede et ses deux prises du jour.

Le tableau à Saint Cirq

Adrian et Steve

En pleine réflexion, Jean-Yves.

Notre président Benoit Labarthe, et Dongseok Woo (Corée)

Steve lance son aigle


L'aigle à Guillaume sur son lièvre
Jean
Jean-Louis Liégeois, rapporteur de ces journées

De G à D : Kiani Loyson, Jean-Louis Liégeois, Adrain Van den EIJNDEN

Sarembaï au poing de J.L.L.

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