mercredi 9 novembre 2022

REUNION NATIONALE AVY, BIRON, CHARENTE MARITIME. 21.22/10/2022.






























 

CHASSE EN CHARENTES, REUNION NATIONALE : AVY

Chers amis des aigliers de France,

Bonjour à toutes et tous.

Nos journées nationales viennent de se terminer sous un soleil radieux. Point de pluie, point de vent, aucune nuisance dans une région assez plate parsemée de champs cultivés et de boqueteaux faciles à traquer. Malheureusement, l'été très chaud et particulièrement sec a décimé une population abondante de lièvres, ce qui pour nous est le gibier de prédilection. Nous avons été accueilli par des chasseurs avides de connaître notre déduit. Le premier jour, un GIC au complet nous attendait, curieux de voir évoluer nos oiseaux. Après le café et la brioche, nous nous lançons dans une traque longue, sans moutarde haute, colza grimpé, bref, sans difficulté aucune. Nous sommes quatre aigliers (seulement), Christophe et sa forme adulte, Steve et son tiercelet adulte, Guillaume et une forme adulte, moi-même avec Sarembaï, tiercelet adulte. Nous commençons par un champ très large de dactyle planté en vue d'une installation photovoltaïque de 15 ha l'an prochain (bravo l'écologie). Un bouquin déboule très loin de nous sans que personne ne le vole. puis approche un boqueteau d'un peu moins d'un hectare, nous l'encerclons pour laisser le temps aux traqueurs de faire un autre bois sur la droite un peu plus important. De là sortiront un chevrillard que je vole un peu loin, puis trois chevrettes que vole Christophe. Son aigle en couche une mais dès qu'il approche, le coup de rein qu'elle donne le décroche. Deux lièvres sortiront aussi de ce bois sans que nous les volions. Nous revenons aux voitures pour faire un autre champ plus grand. De grandes cultures s'offrent à nous ensuite, permettant une traque large et une visibilité sympathique pour les découvreurs. Sarembaï a mauvais caractère, il ne supporte pas le chaperon comme toujours en début de chasse. Nous descendons un vieux blé et en remontant vers la haie, il voit un lièvre au gîte à quelques mètres de moi. Je cherche une motte pour le lever, il s'élance et Sarembaï l'entreprend avec une énergie de fin d'après-midi. Ne vous méprenez pas, en fin d'après-midi, les aigles sont très agressifs et d'un caractère extrêmement vif. Il le griffe sans lui laisser la moindre chance à 80 mètres. Son entrée en chasse 2022 est faite. Je le récompense bien sur sa prise. La ligne continue la traque ; Christophe vole un lièvre de belle manière (dixit les rapports de chasse) Guillaume aussi. Seul Steve n'a pas volé pour l'instant. Nous rentrons pour casser une croûte. Les spécialités locales n'ont rien à envier aux nôtres, mais le moment de partage est toujours bien plaisant. L'après-midi, nous sommes allés traverser des  champs interrompus par de très grosses haies. Quelques boqueteaux interrompent cette promenade bien agréable somme toute. Christophe vole un chevreuil que je ne vois pas, il n'y aura pas prise. Steve vole aussi un lièvre sans conclure. Nous rentrons avec deux lièvres pris, des chasseurs qui découvraient notre art heureux, quelques voyeurs très impressionnés. Le repas du soir est pris en commun dans la salle des fêtes d'Avy.

Le samedi, le rassemblement pour la photo de groupe se déroule à Avy. Une petite centaine de fauconniers, autoursiers, butéoniers, aigliers, esparveteurs, sont présents et pressés de partir en chasse. Nous avons une heure de route pour parvenir sur le terrain de chasse pas très éloigné de la veille (nous sommes autour de Saint Jean d'Angély). Une banne équipée nous attend ainsi qu'une vingtaine de chasseurs et leurs enfants. Une fois les présentations faites, nous grimpons sur la caisse d'un 4X4 pour nous déplacer vers les terrains de chasse. De magnifiques champs déchaumés de un mois et demi au moins nous permettent de croire en une présence de lièvres gîtés. Nous traquons 100 hectares au minimum, sans trouver ni un gîte, ni un lièvre. Il est encore tôt, ce n'est pas grave du tout. Nous pouvons nous apercevoir que les lièvres ont pris un gros coup cet été. Nous nous rendons vers un champ plus fourni mais rien ne change, toujours pas de lièvre. Nous rentrons pour le casse-croûte et le traditionnel partage de spécialités, encore un bon moment de vécu. L'après-midi nous choisissons une traque "aller-retour" car le matin a été plus long que prévu. Guillaume à donné un hybride d'aigle royal et de buse de Harris (improbable mais vrai) à son fils qui débute dans la fauconnerie. Il vole deux fois de suite sur un lièvre qui s'est levé tard mais tout de même un peu loin et contre le vent. En plus le deuxième est en montée, ce qui ne l'aide pas. Manifestement, l'oiseau trouve cela un peu fort pour lui et décroche rapidement. Il réclame son oiseau sans problème. Guillaume vole un chevreuil bien entrepris fort loin. La poursuite dure près de 500 mètres sans que l'oiseau ne griffe, dommage, c'était un beau vol. Sarembaï vole un lièvre qu'il remonte vite mais sans grande conviction (il a pris 300 grs depuis hier). Steve fait un très beau vol sur un lièvre en légère descente, il resource, et plonge sans doute décoiffe-t-il le capucin ? Mais celui-ci se dérobe. Nous rentrons fatigués après une après-midi chargé, les chasseurs accompagnateurs sont comblés. Il est l'heure de décrocher pour ne pas manquer notre assemblée générale à la salle des fêtes de Biron.

Notre Nationale s'est très bien déroulée, pas d'incident, pas d'accident, nous rentrons à Avy pour le repas de gala. Une raffle accélèrera le rythme de la soirée qui finira bien tard.

Notre prochaine chasse est à Noirmoutier en l'île, je vous en ferai un petit résumé.  

 

RÉUNION DE VOL A NOIRMOUTIER, 5/11/2022.

Chers amis chasseurs,

Nous attendions cette journée avec envie. Chaque année depuis 9 ans, les chasseurs à tir de la société de chasse de Noirmoutier en l’île, nous invitent sur une sollicitation de Sébastien Bucas, président pendant une dizaine d’années sur ce merveilleux territoire. L’an dernier, il nous signifiait son abandon de la présidence, pour prendre un peu de temps avec sa famille et ses amis. C’est Jacky Couton qui lui a succédé. Un vote a eu lieu pour décider de la prolongation de notre présence pour voler les lièvres. La population de capucins sur ce terrain est tout à fait étonnante en France. La préservation qu’a orchestrée Sébastien a permis de conserver une forte population, cela entraînant des dissensions au sein même de ce groupe de chasseurs. Le vote fut clair, nous pouvions revenir, pour le plus grand plaisir des curieux toujours avides de belles images et de belles actions.

Le temps n’est pas certain, mais la météo nous souri. Un vif soleil surprend les arrivants. J’ai dû partir de bonne heure pour être à la cabane vers  neuf heures. La peur de la pluie m’a  fait mettre Sarembay en caisse le vendredi soir (il a horreur de voler mouillé). Aurélien  a pris ses deux aigles, Christophe sa forme. Les oiseaux d’Aurélien sont plus affûtés que les nôtres. Le manque d’entraînement en est la cause. L’expérience de Sarembay devrait faire la différence, en tout cas, je l’espère. Notre ami Paulo Begein apporte le casse-croûte que nous attaquons sitôt là. Le départ pour la chasse est annoncé, les voitures se suivent pour quelques kilomètres de campagne.

Un léger vent gêne un peu les oiseaux sur nos poings.  Il faut préparer les émetteurs, le pât des oiseaux, choisir les bottes ou les chaussures. Nous rassemblons tout ce petit monde sur un terre-plein afin que tous entendent les consignes diverses de déambulation. Jacky passe (très) rapidement  la parole à Sébastien qui me la transmet aussi vite. Une présentation de la chasse au vol au fil des temps est déclamée, les différents oiseaux utilisés en chasse au vol présentés, les directives de vols annoncées. La plupart des présents sont chasseurs mais quelques profanes se plaisent à nous suivre.

Nous allongeons la ligne le long d’un champ de patates (c’est drôle, il n’y a que cela, ici). La chasse est lancée. Doucement, nous avançons perpendiculairement aux sillons très profonds des rangs de l’année dernière. (Nous chassons toujours avant la préparation des terres aux plantations de pommes de terre pour ne pas endommager le travail pénible des agriculteurs). Aurélien vole un premier lièvre très loin, vraiment très loin. La remontée de l’oiseau est rapide mais c’est un peu loin, surtout le matin de bonne heure, pour qu’au moment de prendre, il lui reste suffisamment de forces pour esquiver les défenses de notre capucin.  Quelques secondes plus tard, il vole une seconde fois sur un lièvre court sans résultat. Le lièvre se dérobe avec malice, nous disons alors, que l’oiseau l’a « décoiffé ». Un ru est traversé par toute la traque, je n’ai pas encore volé. Un lièvre est montré au gîte ; Christophe s’approche mais sa forme, en tout début de saison, ne déclenche pas. Alors Aurélien vole ce troisième lièvre qu’Altin attaque violemment. Une première esquive du mauvais côté laisse l’animal tomber dans l’axe de l’aigle qui, cette fois-ci, ne manque pas. C’est la première prise de la matinée. Aurélien fait courtoisie à son oiseau, nous reprenons la traque. Un lièvre part devant moi assez loin mais dans le vent, je déchaperonne Sarembay qui se lance violemment. Il manque sur une première attaque et relance l’animal qui se dérobe dans le vent. J’ai le tort de le rappeler, ce qui le distrait alors qu’il est en trajectoire correcte pour remonter l’avance qu’avait le lièvre. Il lui manque de la force pour prendre, c’est perdu. Son réclame est mauvais, il ne m’obéit pas du tout. Je fini par le reprendre quelque minute plus tard sans dommage. Un second vol sera manqué aussi, ainsi qu’Aurélien.  Nous finissons la première longue traque qui aboutit aux habitations et aux serres. Nous reprenons un peu plus loin dans un dédale de champs clôturés par des haies très épaisses. Sébastien nous prévient que ce matin deux ou trois lièvres bouquinaient dans ce champ. Effectivement, un lièvre est gîté, là devant nous. Je me place de sorte que le lièvre parte dans le vent. Un gros capucin quitte le gîte sans demander son reste. Sarembay l’entreprend avec force, il passe une petite haie au cul du lièvre et ressource comme il sait le faire. Puis, dans un crochet spectaculaire, il cloue le capucin au sol. Tous les spectateurs étaient ravis de ce vol, et moi encore plus. La colonne glisse le long de la serre en friche, pour se réaligner de l’autre côté. Une personne crie « lièvre devant !», Aurélien lance Altin sans voir que le lièvre et nez au vent à deux cents mètres de nous. Il fait un vol de fou vers cet animal malin qui se laisse glisser dans le vent. Il le remonte complètement pour arriver sur l’animal qui, dans un coup de rein magistral, esquive l’attaque. C’est fort dommage qu’Altin n’ai pas pris ce lièvre, car ce fut réellement le plus beau vol de la matinée. Nous continuons la traque, le vent nous lèche de côté, je prends un peu d’avance, étant complètement à droite de la ligne. Un lièvre quitte son gîte devant le milieu de la ligne, Christophe ne vole pas, je déchaperonne Sarembay qui engage l’attaque de bon cœur. Il est légèrement aidé par le vent latéral qui lui permet de glisser vers le lièvre. Arrivé sur l’animal, il accélère très fort pour le griffer très violemment. Toute la ligne a entendu le choc de la prise. Je récompense beaucoup en lui permettant de déguster le cœur et les poumons. Aurélien vole un peu plus loin encore un lièvre très loin qu’Altin remonte sans difficulté. Il le griffe majestueusement en limite de visibilité. Aurélien, qui n’est jamais avare de récompense, offre un bon pât à Altin qui le mérite bien. La réserve de chasse approche de notre limite. Deux lièvres seront volés par nos deux aigles sans prise supplémentaire. Les chasseurs nous offraient 5 bracelets, nous en avons utilisé quatre, pas si mal.

Nous regagnons le parking où les véhicules sont garés, les verres sont sortis, les discussions vont bon train. Pendant ce temps, je m’occupe à vider les lièvres, je n’aime pas les laisser longtemps sans être nettoyés. Nous rejoignons la cabane de Sébastien pour un bon tripoux bien chaud pris en commun.

Cette journée magnifique nous a permis de voir de nombreux et bien beaux vols. Elle a permis aussi à quelques profanes de se rapprocher du monde de la chasse en constatant que les prises sont si peu importantes au regard des vols. Cela leur aura permis de comprendre notre plaisir  de chasseur sans aucune notion de destruction, simplement la récolte d’un travail de longue haleine d’entretien des terrains en compagnie des agriculteurs, pour préserver une population d’animaux qui peuvent être prélevés sans que celle-ci ne se voie disparaître. C’est pour nous, un des hauts lieux de notre déduit. J’espère et nous espérons tous fêter les dix ans Noirmoutrins en 2023.