mercredi 9 novembre 2022

RÉUNION DE VOL A NOIRMOUTIER, 5/11/2022.

Chers amis chasseurs,

Nous attendions cette journée avec envie. Chaque année depuis 9 ans, les chasseurs à tir de la société de chasse de Noirmoutier en l’île, nous invitent sur une sollicitation de Sébastien Bucas, président pendant une dizaine d’années sur ce merveilleux territoire. L’an dernier, il nous signifiait son abandon de la présidence, pour prendre un peu de temps avec sa famille et ses amis. C’est Jacky Couton qui lui a succédé. Un vote a eu lieu pour décider de la prolongation de notre présence pour voler les lièvres. La population de capucins sur ce terrain est tout à fait étonnante en France. La préservation qu’a orchestrée Sébastien a permis de conserver une forte population, cela entraînant des dissensions au sein même de ce groupe de chasseurs. Le vote fut clair, nous pouvions revenir, pour le plus grand plaisir des curieux toujours avides de belles images et de belles actions.

Le temps n’est pas certain, mais la météo nous souri. Un vif soleil surprend les arrivants. J’ai dû partir de bonne heure pour être à la cabane vers  neuf heures. La peur de la pluie m’a  fait mettre Sarembay en caisse le vendredi soir (il a horreur de voler mouillé). Aurélien  a pris ses deux aigles, Christophe sa forme. Les oiseaux d’Aurélien sont plus affûtés que les nôtres. Le manque d’entraînement en est la cause. L’expérience de Sarembay devrait faire la différence, en tout cas, je l’espère. Notre ami Paulo Begein apporte le casse-croûte que nous attaquons sitôt là. Le départ pour la chasse est annoncé, les voitures se suivent pour quelques kilomètres de campagne.

Un léger vent gêne un peu les oiseaux sur nos poings.  Il faut préparer les émetteurs, le pât des oiseaux, choisir les bottes ou les chaussures. Nous rassemblons tout ce petit monde sur un terre-plein afin que tous entendent les consignes diverses de déambulation. Jacky passe (très) rapidement  la parole à Sébastien qui me la transmet aussi vite. Une présentation de la chasse au vol au fil des temps est déclamée, les différents oiseaux utilisés en chasse au vol présentés, les directives de vols annoncées. La plupart des présents sont chasseurs mais quelques profanes se plaisent à nous suivre.

Nous allongeons la ligne le long d’un champ de patates (c’est drôle, il n’y a que cela, ici). La chasse est lancée. Doucement, nous avançons perpendiculairement aux sillons très profonds des rangs de l’année dernière. (Nous chassons toujours avant la préparation des terres aux plantations de pommes de terre pour ne pas endommager le travail pénible des agriculteurs). Aurélien vole un premier lièvre très loin, vraiment très loin. La remontée de l’oiseau est rapide mais c’est un peu loin, surtout le matin de bonne heure, pour qu’au moment de prendre, il lui reste suffisamment de forces pour esquiver les défenses de notre capucin.  Quelques secondes plus tard, il vole une seconde fois sur un lièvre court sans résultat. Le lièvre se dérobe avec malice, nous disons alors, que l’oiseau l’a « décoiffé ». Un ru est traversé par toute la traque, je n’ai pas encore volé. Un lièvre est montré au gîte ; Christophe s’approche mais sa forme, en tout début de saison, ne déclenche pas. Alors Aurélien vole ce troisième lièvre qu’Altin attaque violemment. Une première esquive du mauvais côté laisse l’animal tomber dans l’axe de l’aigle qui, cette fois-ci, ne manque pas. C’est la première prise de la matinée. Aurélien fait courtoisie à son oiseau, nous reprenons la traque. Un lièvre part devant moi assez loin mais dans le vent, je déchaperonne Sarembay qui se lance violemment. Il manque sur une première attaque et relance l’animal qui se dérobe dans le vent. J’ai le tort de le rappeler, ce qui le distrait alors qu’il est en trajectoire correcte pour remonter l’avance qu’avait le lièvre. Il lui manque de la force pour prendre, c’est perdu. Son réclame est mauvais, il ne m’obéit pas du tout. Je fini par le reprendre quelque minute plus tard sans dommage. Un second vol sera manqué aussi, ainsi qu’Aurélien.  Nous finissons la première longue traque qui aboutit aux habitations et aux serres. Nous reprenons un peu plus loin dans un dédale de champs clôturés par des haies très épaisses. Sébastien nous prévient que ce matin deux ou trois lièvres bouquinaient dans ce champ. Effectivement, un lièvre est gîté, là devant nous. Je me place de sorte que le lièvre parte dans le vent. Un gros capucin quitte le gîte sans demander son reste. Sarembay l’entreprend avec force, il passe une petite haie au cul du lièvre et ressource comme il sait le faire. Puis, dans un crochet spectaculaire, il cloue le capucin au sol. Tous les spectateurs étaient ravis de ce vol, et moi encore plus. La colonne glisse le long de la serre en friche, pour se réaligner de l’autre côté. Une personne crie « lièvre devant !», Aurélien lance Altin sans voir que le lièvre et nez au vent à deux cents mètres de nous. Il fait un vol de fou vers cet animal malin qui se laisse glisser dans le vent. Il le remonte complètement pour arriver sur l’animal qui, dans un coup de rein magistral, esquive l’attaque. C’est fort dommage qu’Altin n’ai pas pris ce lièvre, car ce fut réellement le plus beau vol de la matinée. Nous continuons la traque, le vent nous lèche de côté, je prends un peu d’avance, étant complètement à droite de la ligne. Un lièvre quitte son gîte devant le milieu de la ligne, Christophe ne vole pas, je déchaperonne Sarembay qui engage l’attaque de bon cœur. Il est légèrement aidé par le vent latéral qui lui permet de glisser vers le lièvre. Arrivé sur l’animal, il accélère très fort pour le griffer très violemment. Toute la ligne a entendu le choc de la prise. Je récompense beaucoup en lui permettant de déguster le cœur et les poumons. Aurélien vole un peu plus loin encore un lièvre très loin qu’Altin remonte sans difficulté. Il le griffe majestueusement en limite de visibilité. Aurélien, qui n’est jamais avare de récompense, offre un bon pât à Altin qui le mérite bien. La réserve de chasse approche de notre limite. Deux lièvres seront volés par nos deux aigles sans prise supplémentaire. Les chasseurs nous offraient 5 bracelets, nous en avons utilisé quatre, pas si mal.

Nous regagnons le parking où les véhicules sont garés, les verres sont sortis, les discussions vont bon train. Pendant ce temps, je m’occupe à vider les lièvres, je n’aime pas les laisser longtemps sans être nettoyés. Nous rejoignons la cabane de Sébastien pour un bon tripoux bien chaud pris en commun.

Cette journée magnifique nous a permis de voir de nombreux et bien beaux vols. Elle a permis aussi à quelques profanes de se rapprocher du monde de la chasse en constatant que les prises sont si peu importantes au regard des vols. Cela leur aura permis de comprendre notre plaisir  de chasseur sans aucune notion de destruction, simplement la récolte d’un travail de longue haleine d’entretien des terrains en compagnie des agriculteurs, pour préserver une population d’animaux qui peuvent être prélevés sans que celle-ci ne se voie disparaître. C’est pour nous, un des hauts lieux de notre déduit. J’espère et nous espérons tous fêter les dix ans Noirmoutrins en 2023.

 

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