lundi 26 octobre 2020

Chasse à NOIRMOUTIER

 Ce dernier samedi, les chasseurs à tirs de Noirmoutier en l'île nous ont invité pour la septième fois. Il est bon de rappeler que Sébastien BUCAS, leur président, a choisi il y a sept ans de nous laisser la totalité des lièvres proposé par la fédération aux chasseurs de l'île, ce qui est un geste beaucoup plus qu'anodin. Certes cela crée des tensions, mais il sait les contrôler. Une dizaine de lièvres sont donc à notre disposition depuis ce temps. Il faut dire que la population (de lièvres) est florissante ; le territoire est tout à fait adapté à ce gibier nécessitant de grandes surfaces ouvertes, et une terre suffisamment souple pour creuser les gîtes. Ici, les lièvres au gîte sont invisible. La terre est sableuse à souhait, c'est pour cela que les agriculteurs soignent la "benotte de Noirmoutier". Cette pomme de terre gouteuse et rare, ce qui lui vaut sa valeur et sa réputation. Ces mêmes cultivateurs qui enquiquinent Sébastien pour qu'il demande plus de bracelets. Il a préféré nous choisir pour offrir aux gens de l'île, cette journée spécifique qui enchante tous les participants. Il savait déjà que s'il laissait ouvert le tir du lièvre, la population aurait disparue depuis longtemps. Il faut savoir que les chasseurs de cette ville sont 143 ! Dure à gérer cette population-là. 

Donc, nous sommes arrivés samedi matin dans un hangar à patates pour le casse-croute matinal que Polo BEGEIN nous prépare chaque année. Il est venu avec notre copain Jacques BREGEON, taxidermiste de réputation nationale. Une petite dizaine de chasseurs locaux nous attendent comme chaque année. Quelques bouchons sautent, quelques sandwiches sont tartinés de divers pâtés locaux, puis le départ pour la chasse est prononcé par Sébastien. 

Nous quittons le hangar et entrons directement dans les champs de patates pas encore plantés ; c'est la raison pour laquelle nous devons absolument organiser cette date avant le 5 novembre. Il faut aussi compter sur le temps ; aujourd'hui, il est des plus déplorable, 50 à 60 km /heure de vent plus une pluie intermittente. Nous passerons quand même entre les goutes. 

Les premiers lièvres sont délogés, ils quittent le gîte à quelques mètres de nous ce qui donne un bon avantage à nos aigles. Cependant, depuis que nous les volons, ils commencent à comprendre les défenses à utiliser pour se dérober aux attaques. La ligne fait à peu près deux cent cinquante mètres de largeur ce qui nous fait avancer très lentement. Christophe vole en premier sur in lièvre à contre-vent. Erreur fatale car toute la journée, il trainera la fatigue de ce premier vol, pourtant magnifique et puissant. Son fils, Hugo, vole deux ou trois fois de suite et les vols s'enchainent rapidement, surement trop rapidement. Aurélien qui vole en différé car c'est Alexis qui porte Altin emmanche un lièvre très long qui comprend que remonter au vent peut lui être salutaire. Rien n'y fait, Altin est si puissant qu'il remonte le capucin et le prend à près de 350  ou 400 mètres. Alexis, sur ordre d'Aurélien, gorge Altin. Nous attendons que la récompense soit prise puis relançons. Un lièvre enfin part à bonne distance de moi pour que je puisse lancer Sarembaï. Il monte sur queue puis vire à droite sur un second lièvre levé par ma voisine de traque. Il le coiffe en une fraction de seconde dans un vol d'une violence inouïe. Je lui laisse le cœur et les poumons en courtoisie. Nous continuons sur la même lancée, l'autour de Thomas vole quelques lièvres sans conviction. Surement le vent le gêne-t-il ?  La buse de Pierre fait de même, mais nous savons que les buses n'aiment pas le vent. Christophe lance après quelques minutes de repos, mais elles ne devaient pas suffire. À ce moment, nous voyons que son aigle est "rincé". Une petite pose nous permet de commenter les vols du matin, vous savez ce que c'est, ils sont de plus en plus beaux que le temps passe...

Un premier bilan nous a permis de compter 33 lièvres vus, 16 volés, deux pris. 

Nous repartons car le temps menace. Hugo vole dans un coin de champs comme l'an dernier, et coiffe un beau lièvre dans un vol technique, vif et précis. On peut constater le travail fourni par ce jeune et l'émerveillement qui le remplit. Nous sommes tous fier de lui, et de son poulain. Puis nous entamons le retour avec un vent complètement de travers. Sarembaï est compliqué à tenir car il ne veut pas de chaperon. Il pend quelquefois et se fatigue. J'accélère le pas pour prendre les grands devants et pouvoir lui offrir un lièvre dans le vent. Quelques centaines de mètres sont nécessaire à cette manœuvre. Une butte de fumier me permet de prendre un peu de hauteur. Un lièvre est vu au gîte par la traque qui stoppe toute avancée. Le lièvre saute, prend le vent pour tourner contre lui après que Sarembaï l'a contourné. On voit alors cet aigle aguerri mordre l'air de ses couteaux rapides et vifs et griffer le lièvre qui ne pouvait plus rien. J'ai bien sur laissé Sarembaï manger à volonté cet animal qu'il a bien mérité. Ce fut surement un de ses plus beaux vols. Ce quatrième lièvre nous remplit tous de joie, après avoir vu se lever 66 animaux, 34 furent volés, quatre pris, tout cela en trois heures.

Comme à l'accoutumée, nous rejoignons la cabane de Sébastien avec quelques haltes imprévues. Nous mangeons un tripoux bien mérité aussi, un peu plus tôt que par le passé, dû au temps qui venait de changer. Un cadeau est remis à Sébastien, puis nous glissons chez "Brûlaille" pour finir la soirée. Nous disloquerons vers dix heures, ce qui pour une fois n'est pas trop tard. 

Nous sommes tous très heureux d'avoir vécu ces moments qui ne dureront pas, car notre président pense lâcher ; mais ayons confiance en l'avenir, peut-être 2021 ? 

Sébastien derrière Sarembaï :


     

jeudi 22 octobre 2020

Chasse à RAMBOUILLET


Ce samedi 17 octobre, nous devions chasser lors de réunion annuelle de la FICIF. Grâce au COVID 19, cette réunion a été annulée, en toute logique.

Notre ami Christophe HILAIRET nous a proposé alors une mini-réunion (6 personnes) sur ses terres. Nous arrivons vers 9 heures 45 après nous être levé à 4 heures... Nous buvons un café en attendant les locaux. Nous sortons nos oiseaux des boites, et le départ est lancé. Lentement, nous entrons dans un champs cultivé pour les abeilles de Christophe,  phacélie, trèfle, lupin, tout un aréopage de plantes mellifères pour que ces petites bêtes trouvent à manger. Sitôt entrés dans ce paradis pour nos capucins, les premiers vols sont déclenchés. Aurélien lance sur un lièvre "long", un peu trop à mon goût, pour un premier vol à 10 heures 30 du matin. Ari vole ensuite sans prendre. Pourtant il semble que les lièvres aient peu de défenses dans ce biotope. Romuald, qui vole le petit mâle de Laurent ce matin, lance sur un premier animal d'un vol très vif, cet aigle est vraiment surprenant. C'est au tour de Sarembaï sur une annonce au gîte de Romuald. SarembaÏ a fait un très mauvais début de saison au point que mon moral me guide vers l'arrêt pur et simple de la chasse à l'aigle. Toujours sur l'œil, très agressif, peureux, ne supportant pas le chaperon, il me pose énormément de problèmes. Mais là, juste arrivés sur le terrain de chasse, on a l'impression que les disjoncteurs se sont réenclenchés en mode "action". Le lièvre se lève et aussitôt  il emmanche brutalement et empiète après un vol de trente mètres. Ça n'est pas bien glorieux mais le lièvre est pris. À partir de ce moment, il supporte tout comme avant, chaperon, papouilles, caresses, et continue à chasser comme l'an dernier. Thibaud vole un lièvre long mais on sent bien que la saison ne fait que démarrer. Les vols s'enchainent les uns après les autres, tantôt Ari, tantôt Romuald, de temps en temps Aurélien très loin de nous, puis Christophe qui fait sauter du poil de notre capucin. Nous rentrons après une heure et demie pour casser une croute bien méritée. Les spécialités  locales sortent des glacières ainsi que quelques bouchons. L'après midi sera plus lente au démarrage, mais les vols sont de plus en plus intéressants. Romuald lance sur un lièvre énorme assez loin de lui, l'aigle entreprend l'animal et le manque mais une ressource incroyable le propulse à une dizaine de mètres de hauteur. Il déclenche un vol en saint esprit étonnant puis plonge sur le lièvre pour le lier enfin. Magnifique moment vécu par tous. L'aigle de Christophe semble manquer de conviction aujourd’hui alors que la semaine dernière il prenait son premier lièvre de l'année. Aurélien vole ensuite un lièvre assez loin aussi. Avec un retard certain, il donne un maximum de puissance au départ de son vol. Il rattrape très vite le capucin, trop vite. Il fait une ressource comme celui de Romuald pour le lier après un très vif crochet. Encore un moment inoubliable vécu par tous. Thibaud va voler ensuite sans succès ainsi que Sarembaï. On dirait que ces deux là attendent que la saison avance pour s'exprimer.  Aurélien Vole un n'iemme lièvre encore assez loin. Il le rattrape à environ deux cents mètres, le griffe à pleine vitesse et décolle le lièvre du sol sur dix mètres. Aurélien récompense car ces deux vols resteront dans sa tête pour un moment, je crois. Quatre lièvres furent donc pris pour 46 vols. Le temps était très bon, pas de vent, c'est un résultat moyen mais satisfaisant pour une ouverture réussie pour tous. Le café ou la bière dans un moment de détente, prépare la dislocation du jour. Sans aucun doute, nous nous retrouverons rapidement.