REUNION INTERNATIONALE DE CHASSE AU
VOL,
LA SALVETAT-BELMONTET
26.27.28.29. octobre 2023.
Cette fin octobre marque notre
calendrier des chasses par le point d'orgue de nos réunions : la Nationale. La
Salvetat Belmontet nous accueille pour quatre jours entiers de chasse au vol,
tous oiseaux confondus : faucons de toutes sortes, autours de toutes
sous-espèces, buses de tous genres, aigles de deux espèces, l'aigle fascié
(Aquila fasciata) et l'aigle royal (Aquila chrysaetos). Nous serons 13 aigliers
présents à ce rassemblement :
Damien Costa, avec son aigle fascié. Avec des
aigles royaux femelles, Guillaume Agede, Christophe Puzin, Jean-Yves Thiefine,
Kiani Loyson (Bel.), Sébastien Fabrol. Avec des mâles, Mélissa Martin, Steve
Francis (U.K.), Bart Van Dooren (P.B.), Adrian Van de Eijnden (P.B.), Stephan
Wunderlisch (R.F.A.), Jürgen Nicolaus (R.F.A., Es.), Jean-Louis Liégeois. Le
gîte est prévu dans un complexe touristique, la base de loisirs des trois lacs,
à Montclar de Quercy. Les chalets sont très bien conçus. Le nôtre est composé
de Jürgen Nicolaus, Giancarlo Pirrotta, Jean-Yves Thiefine, Steve Francis, Franck Dubourdieu et moi-même. Une bien belle
équipe…. C’est Christophe qui avait réservé pour tous en amont, ce qui nous a
évité de faire des doublons. Il nous a fallu nous regrouper pour dormir, à six
par case, ce fut tout de même acceptable, d'autant que les prix étaient très
compétitifs. C'est Cédric Durand et sa famille qui nous ont accueillis
chez eux le mercredi soir avec un apéritif musclé qui nous permet de tenir
jusqu'au lendemain. Toutes les spécialités de cette riche région culinaire nous
ont été proposées, le tout parfaitement arrosé de breuvages locaux.
Le rendez-vous est fixé à la salle des fêtes de Saint Caprais. Les groupes sont
rapidement formés pendant que l'on boit un petit café gentiment offert. Une
centaine d'oiseaux sont à répartir sur plus de 40 territoires. Les fiches de
rendez-vous sont très complètes et les points GPS vont nous aider à ne perdre
personne.
Bioule :
Le premier jour, nous volons sur la commune de Bioule où le président de l'ACCA
locale nous accueille. Quelques mots sont échangés et rapidement, nous
rassemblons les aigliers pour faire une présentation sommaire mais précise de
la chasse au vol en général et de ses spécialités en particuliers. L'aiglerie
nous intéresse particulièrement, puisque c'est ce que sont venu voir les
quelques 35 chasseurs locaux. Le temps n'est pas avec nous, il pleut sans
discontinuer. Les questions pleuvent, mais il faut tout de même essayer de
faire quelques vols. Les gibiers ouverts sont le lièvre, le chevreuil, le
sanglier, le renard. Nous n'avons pas encore sorti les oiseaux compte tenu du
temps. Nous prenons les voitures pour aller nous poster le long d’une route
pour la moitié d’entre nous, l’autre moitié postée de l’autre côté du
boqueteau. Jean-Yves prend la ligne de traque en se déplaçant avec les
traqueurs. Il ne volera pas un lièvre qui pourtant lui part à quelques dizaines
de mètres, sans doute gêné par la pluie. La traque passe la route et traverse
le bosquet. Des récris nous signalent un gibier sans pouvoir l’identifier.
Christophe vole un chevreuil très loin que son aigle ne rattrapera pas. Ce sont
les seuls gibiers que nous avons vu ce matin. C’est la bredouille pour cette
matinée. Nous rentrons à la cabane de chasse pour déguster des spécialités
locales. Un ragoût de sanglier que personne n’a reconnu, chatouille nos
papilles, c’est un vrai régal…
Nous essayons de sécher les oiseaux pour une reprise que nous croyons de
courte durée. Le président nous guide vers des plaines très grandes le long de
l'Aveyron. Une fois sur place, je donne les consignes aux aigliers, vite
complétées par Jean-Yves puis Guillaume pour ne rien oublier. Nous démarrons
par fouler un grand chaume vert dans lequel nous ne sortirons pas grand-chose.
Puis, des champs de chaumes de tournesol dans lesquels nous pataugeons sur des
kilomètres en ligne nous permettrons de voir quelques lièvres très très loin.
Guillaume vole, Adrian aussi sans résultat. Soudain dans une verdure un peu
plus épaisse, Guillaume lance son aigle sur un lièvre court ; au même moment,
Sébastien lâche aussi. Nous craignons car ne connaissant pas l'aigle (jeune) de
Sébastien, il y a un risque sérieux d'accident. Heureusement, rien de dangereux
n'arrivera, les deux aigles sont repris. Nous continuons de patauger dans la
patouille quand un lièvre se défausse vers le bois au milieu de la plaine. Ce
petit bois fait à peine quelques dizaines de mètres de largeur et une centaine
de mètres de longueur ; c'est déjà gros pour sortir un lièvre sans chien. Quelques
traqueurs entrent dans le boqueteau, je suis à gauche en avançant, Steve est à
droite, nous ne nous voyons pas. Guillaume m'annonce le lièvre traversant un
layon. Je déchaperonne Sarembaï qui entreprend le capucin déjà loin. De l'autre
côté, Steve voyant le lièvre sortir, lance son aigle, ne voyant rien le
poursuivre. Le capucin emmanche la plaine avec deux aigles très vifs derrière
lui. Encore une fois, deux oiseaux sont ensemble sur un vol, heureusement, ils
ont déjà volé ensemble et ne sont pas agressifs l'un envers l'autre. Un joli
plongeon de Sarembaï suivi d'un saut carpé de notre lièvre, un aigle par
dessous un autre par-dessus, manqué. Les deux aigles sont repris sans dommage.
Nos amis hollandais et belges commencent à se poser des questions : que
font donc ces français pour être si peu discipliné en chasse ? Au vu de
cette journée, on peut penser : pas grand-chose. Une fois le bois
traversé, nous continuons en passant par la réserve. Plusieurs lièvres se
dérobent devant nous assez loin mais Steve vole quand même, un vol très long
jusqu’à la rive de l’Aveyron. Melissa vole aussi de l’autre côté de la plaine
sans résultat. Un lièvre m’arrive de la
gauche pour entrer au bois ; j’attends qu’il soit à portée pour
déchaperonner et lancer Sarembaï qui manque une première fois puis longeant le
bois au cul du lièvre qui se glisse dans les pieds de Christophe et de Kiani
arrivant au sortir du bois, plonge mais manque.
Bart fait aussi quelques vols mais rien n’y fait, les oiseaux sont de
plus en plus mouillés et nous sentons bien le manque de portance sur l’air qui
crée un réel handicap à nos oiseaux. Sébastien et Guillaume se déplacent vers
le point de fuite des capucins, en se relayant les uns après les autres. Ils
sont très loin de nous et peuvent voler à loisir, mais rien n’y fait. Le retour
se fait en traversant un énorme maïs où les chevreuils se sont réfugiés ;
aucun ne sortira. Kiani vole un lièvre, un vol long et soutenu, mais le manque.
Adrian manque un autre lièvre, un peu loin. Une bredouille se profile le jour
déclinant, nous prenons un dernier verre avec les chasseurs pour rejoindre le
chalet. Malgré le temps peu profitable, Tout le monde a volé sans résultat. Le
soir, le repas est servi à Saint Caprais, pendant l’apéritif, nous visitons les
différents stands présentant divers matériels de toutes sortes, artistes,
peintres, radio-tracking, sonnettes, jets, cuirs et chaperons pour tous. Nous
ne tarderons pas à aller nous coucher, fatigués de cette journée laborieuse.
Le vendredi, nous partons sur Vaissac, bourgade assez proche du point de
rendez-vous. Nous sommes attendus par une trentaine de chasseurs et
chasseresses, pour un café-brioche offert par l’ACCA. J’ai fait le voyage avec
Claude Rossignol, journaliste au chasseur français et à la revue nationale de
la chasse grand gibier. Je le connais depuis plus de 35 ans quand, au Rocher
des Aigles de Rocamadour, il avait déjà fait un article avec moi sur la chasse
à l’aigle. Ce furent des retrouvailles bien émouvantes. Nous reprenons les voitures
pour aller nous placer autour d’un groupe de petits bois forts fournis en
gibiers de toutes sortes, nous dit-on. Le terrain est très varié, fait de
collines labourées, entrecoupées de champs verdurés. Tous les aigles sont
placés en hauteur pour dominer les bas. La traque est lancée mais rien ne sort
pendant un bon bout de temps. Jean-Yves est dessous moi, à quelques deux cents
mètres. Je ne le vois pas ni lui ne me voit. Après une bonne demi-heure de
chasse, un chevrillard fébrile sort du bois juste en face de moi à quelque 400
mètres de l’autre côté de la colline. Il descend vers Jean-Yves puis repique
vers moi. Il traverse le ruisseau en bas et remonte dans une foulée lente,
juste ce qu’il faut pour créer une occasion parfaite. Soudain, je vois un aigle
(celui de Jean-Yves) arriver au-dessus du chevrillard et continuer vers moi
pour se planter au sol à dix mètres de nous. Le bigout continue sans avoir rien
vu, il passe à 20 mètres de moi, je décide de déchaperonner et de le voler.
Sarembaï prend le vent et monte sur queue, voyant une tâche brune (l’aigle à
J.Y.) au sol à côté de moi, il simule une attaque et reprend aussitôt la quête
du chevrillard qui se cache dans l’ombre du bois derrière et disparaît. Une
occasion pareille n’arrive pas si souvent, mais le vol était intéressant. Les
traqueurs nous disent avoir sorti plus de douze chevreuils partis en rebrousse
(**). Dommage pour les autres aigles
placés. De l’autre côté du vallon sont placés Guillaume, Jürgen et Stephan, ce
dernier volera un chevreuil sans succès dans le fond du vallon. Puis il décide
de remonter offrant sa place à Jürgen. Les traqueurs qui sont remontés vers eux
proposent de battre une jeune coupe de châtaignier. Un chevreuil va se dérober
et partir à la rebrousse. Stephan, a le temps de déchaperonner, son tiercelet
griffe le chevreuil mais décroche quand il rentre dans un autre bois. La fin de
traque est sonnée, rien d’autre ne sera volé ce matin. Nous rejoignons la
cabane de chasse pour le déjeuner offert par l’ACCA. Pierre Vieilleville a
apporté des coquilles saint Jacques pour les flamber, les chasseurs de Vaissac
nous ont appris comment manger des moules à la paille(*), petite merveille
d’une région où les moules sont plutôt rares. Les pâtés et charcuteries locales
se battent en duels pour nous emplir de toutes les saveurs de la région.
L’après-midi, nous nous
déplaçons vers une grande crête où tous les oiseaux auront une chance au moins
de voler. Je suis placé assez loin dans la pente. La première est Mélissa, puis
Adrian, puis Jean-Yves, moi-même et encore plus loin Sébastien sur une ligne de
500 mètres. Kiani, Bart, Christophe et Steve sont en place. De l’autre côté de
la vallée, Guillaume et Stephan sont placés sur une autre crête. La traque
tarde à se lancer, mais tout à coup, le ton est donné. Un long coup de trompe
pour démarrer la traque. Quelques chevreuils partent en rebrousse, un
chevrillard sort du bois en face de moi mais un peu loin et très bas (environ
40 mètres de dénivelée) puis il s’arrête net ; je ne déchaperonne pas, il
part en retraite et retourne au bois. Christophe fait un vol de fou de plus de
450 mètres sur une chevrette en descente qu’il manquera de justesse. Une
deuxième chevrette sort sous moi dans le contrebas accompagnée de son
chevrillard. Je déchaperonne et Sarembaï est lancé. Son vol d’inspection est
lent et plané au départ puis il regroupe ses ailes et dans un piqué
vertigineux, il fond sur la chevrette (que nous avions prise pour un brocard). Il
manque en passant dessous le cou et dans une ressource énorme, il vient la
griffer au sol. Elle se couche quelques secondes, et dans un coup de rein, elle
se libère de l’oiseau. Sa fuite nous dit qu’elle va s’en sortir. Elle monte
ensuite sur Adrian ou Bart, je ne sais plus qui vole sans résultat ; au
passage elle renverse Jean-Yves de son siège de chasse…. Pendant ce temps, j’ai
pu réclamer Sarembaï qui est revenu sans problème. Bart vole une chevrette qui
vient d’on ne sait où, mais l’esquive et se branche, à ce moment, Mélissa vole
son tiercelet qui déclenche superbement. Il ne manquera que quelques mètres
pour qu’il griffe cet animal. Le bois lui aura servi de protection. Steve vole
aussi mais de l’autre côté ; je n’en ai aucune description. Tous les
détails ne peuvent être notés dans ce récit, ma mémoire, les quatre jours, le
temps qui passe m’ont comme volé les moments oubliés. Je ne sais pas si Jürgen
a volé ni Sébastien, encore moins Guillaume. A l’issue de cette battue, je pars
vers la salle où l’assemblée générale doit se faire. Guillaume me suit. Les
chasseurs de cette ACCA prévoient de faire une dernière traque pour essayer de
servir ceux qui n’ont pas volé. Peut-être la vivacité des intervenants fut légèrement
bruyante, peut-être le claquement des portes arrivés sur le terrain ont été un
peu forts, en tout cas, une cacophonie s’est mise en place pour énerver quelque
peu certain d’entre nous. Le fait est que rien ne sera volé dans ce dernier
bois.
Garganvillard :
Le
samedi, nous sommes attendus par le président de la chasse de Garganvillard
dans la salle des fêtes du village. Nous faisons les présentations habituelles,
puis nous partons en deux groupes vers les terrains. Aujourd’hui, une star des
réseaux nous accompagne : Johanna Clermont. Nous nous déplaçons vers un
très grand chaume de tournesol, le temps est ensoleillé, un léger vent souffle
de trois quart face, sans nous gêner. La ligne est longue, nous sommes six
aigles et quelques dizaines de suiveurs et autres curieux. Le terrain est plat,
peu de végétation, un petit couvert de jeunes tournesols est suffisant pour
abriter quelques capucins. Johanna est à côté de moi, nous avançons doucement,
soudain une annonce est faite en rebrousse. Je ne vole pas, préférant laisser
au voisin plus proche, mais qui ne volera pas non plus. La main est tendue,
tout est prêt pour qu’un vol en doublon soit lancé, malgré les consignes
strictes. Un deuxième lièvre part aussi en rebrousse à quelques mètres de moi.
Je lance Sarembaï qui entreprend très violemment ce lièvre bien musclé. Il
remonte assez vite et plonge mais manque à la première attaque, une ressource
vent de face le mets à sept ou huit mètres au-dessus du lièvre. Sarembaï plonge
de nouveau en zigzagant juste au-dessus est griffe l’animal. Quand j’arrive sur
le lièvre, il est mort. Johanna fait quelques images, puis nous commentons
ensemble cette action déterminée. Je récompense et range le lièvre dans mon sac
à dos et nous reprenons la battue. Un grand virage est lancé pour préparer le
retour. Le vent est maintenant pleine face. Sur la droite, Guillaume lance son
aigle sur un lièvre qui part contre toute attente vent dans le dos. Son aigle
accélère très vite et plonge sur l’animal pour le clouer au sol. Jean-Yves,
n’ayant pas entendu Guillaume annoncer son vol, laisse son aigle partir en
second. Il rejoint la prise et griffe le lièvre par l’arrière sans blesser
celui de Guillaume. Les aigles sont séparés, il n’y a pas de dommage. Guillaume
récompense, puis nous reprenons. Melissa qui n’a pas volé pendant cette battue,
est prise en main par quelques suiveurs et chasseurs locaux pour faire le champ
de l’autre côté de la route en
rejoignant les voitures. Un lièvre se lève dans d’assez bonnes conditions, elle
le vole et son aigle poursuit très bien pour plonger et manquer de justesse. Il
vient de décoiffer ce lièvre, dommage. Ce petit aigle promet, il est tenace et
vif comme l’éclair. Pendant ce temps, le reste du groupe était parti sur des
terrains avec plus de chevreuils. Adrian prend un bigout de l’année bien
costaud. Stephan, fauconnier allemand, vole une chevrette qui rentre dans un
buisson, elle décroche assez rapidement. Rien d’autre ne sera volé par ce
groupe ce matin. Comme nous nous habituons très bien à la cuisine locale, ces
chasseurs-ci ne dérogeront pas à la règle. Les spécialités locales nous
aguichent les papilles, et je peux vous dire que ça fait du bien. L’après-midi,
nous nous déplaçons vers une plantation de noisetiers. Les postes sont donnés,
nous nous y rendons. Je suis derrière la route entre la ferme et les grands
champs qui mènent à la forêt. La traque est difficile, le buisson épais. Un
brocard court le long de la clôture basse de l’autre côté de la route, je ne
peux pas voler, ne voyant rien d’autre que quelques pointes de bois. Guillaume,
bien placé en plein centre, voit un brocard (le même ?) sortir du buisson
plein galop. Il déchaperonne et laisse son aigle prendre l’air. Le vol est
puissant, décidé. Il griffe le chevreuil par l’arrière pour
« grimper » vers la tête. Une fois celle-ci dans ses griffes,
l’animal s’arrête net. Il sera servi dans les secondes qui suivent. C’est une
magnifique prise, pour un premier chevreuil de cet aigle prometteur. C’est avec
cette prise que nous concluons la journée. Deux chevreuils, deux lièvres, le
bilan est plutôt positif pour une équipe d’aigliers mixte et internationale.
Cela restera un excellent souvenir.
Saint Cirq :
Nous
sommes accueillis par le président de la fédération des chasseurs du Tarn et
Garonne et son fils, président de l’ACCA de Saint Cirq. Le café pris nous
repartons pour encercler un bois très fourni qui devrait nous offrir quelques
beaux vols. Guillaume, après avoir gorgé son aigle la veille, rentre chez lui
ce matin après le café. Je suis en poste avec Steve, Kiani, Bart et Jean-Yves.
Je suis au coin d’un bois longeant une route très fréquentée, surtout par des
cyclistes. Steve est au pied d’une palombière (l’un des traqueurs me dit que
c’est le meilleur poste). Kiani est Bart sont plus en arrière au fond d’un
champ très grand qui coupe les buissons en deux. Les autres sont de l’autre
côté du bois, je ne peux malheureusement pas vous donner leurs positions. Steve
hurle « lièvre » ; je regarde partout et ne vois rien. Il longe
le bois qui est caché par les arbres de la route. Soudain, je le vois, lui
aussi, il stoppe net. Il reprend sa descente en restant du côté où Steve l’a
vu. Je déchaperonne Sarembaï qui l’entreprend de bon cœur. Après un crochet
mince, il griffe le capucin, je récompense rapidement, pour ne pas gêner les
autres aigliers. Jean-Yves est très bien placé, assez haut sur la plaine en
pente douce. Il ne coupera rien au poste de Steve. Kiani vole un lièvre comme
moi, il prend l’animal et récompense. En fin de traque, une chevrette passe
devant moi en remontant la lisière, la
traque pousse l’animal dehors du bois pour couler sur la plaine face à
Jean-Yves qui vole instantanément. Un vol long, plané, sans grande conviction. Son
aigle abandonne après quatre cents mètres. Un peu plus tard, une annonce de
renard est faite ; Nous savons qu’il est très difficile de sortir un
renard du bois, à fortiori sans les
chiens. Pourtant, celui-ci sort sous Bart qui le vole rapidement, son aigle
coiffe le goupil qui roule. Bart arrive rapidement pour servir et récompenser
son oiseau. De l’autre côté du bois, un brocard est volé mais pas pris ainsi
qu’une chevrette. Christophe vole une deuxième chevrette que son aigle griffe
d’une puissance incroyable. Nous rentrons à la maison des chasseurs pour le casse-croûte habituel. L’après-midi, nous nous postons sur de grands espaces
pour fermer un boqueteau où il semblerait que quelques chevreuils soient au
repos. Les traqueurs se chargeront de les déloger. Mélissa et Steve sont restés
prêt des voitures, Christophe et Jürgen sont contre le petit bois vers la
descente sur la rivière. Je suis derrière un petit bois un peu plus à l’écart,
face à un champ labouré de deux cents mètres de largeur. Jean-Yves est de
l’autre côté de ce même bois, plutôt vers le haut. Un chevrillard de l’année
saute devant moi vers le bas, je vole cet animal que Sarembaï entreprend très
correctement. Il file vers le chevrillard, monte légèrement comme il sait le
faire, puis fond sur le bigout mais ne griffe pas. Pourquoi ? Jamais nous
ne le saurons. Le courage qu’il faut à un aigle pour fondre sur un chevreuil de
quelque taille qu’il soit, est énorme ; la disproportion des masses est
telle que ce courage se manifeste, ou non, sans explication. Ce mystère
continue de me fasciner, c’est la raison pour laquelle je continue cette chasse
si merveilleuse. Découvrir son oiseau après dix-sept ans de vie commune, c’est
toujours un émerveillement. Christophe vole une chevrette sur toute la longueur
de la descente vers la rivière. Il ne lui manquera que quelques mètres pour
griffer. Mélissa vole un chevrillard qui se défausse le long de la haie en
contre-bas. Son oiseau blinque complètement le chevrillard pour entreprendre
une chevrette qui file, après avoir coupé cette haie, vers le bois à six cents
mètres d’elle. Magnifique vol, très puissant, mais là encore, manque de place.
Vraiment dommage. Jean-Yves vole une chevrette qui vient du bois traqué. Elle
descend la plaine est l’aigle de J.Y. suit en glissant vers la rivière. Il ne
lui manquera que quelques mètres pour griffer. Son oiseau est capable, mais
quelque fois son entrain est trop léger. Je crois que Jürgen a aussi volé sur
un chevreuil, animal que son aigle ne connaît pas, il n’y en a pas du tout chez
lui. Nous arrêterons là-dessus comblés par ces territoires et surtout par ces
gens si généreux.
Cette
journée clôture magnifiquement ce long week-end de chasse, de convivialité, de
rapports fraternels, de nouvelles amitiés verrouillées. Le tableau du dernier
jour est de un chevreuil, un renard et deux lièvres pour les aigles. De
nombreuses photographies ont été prises tout au long de ces quatre journées,
vous en verrez quelques-unes de plus belles.
Au
final, les aigliers ont assuré un très beau tableau de proies sauvages prises
dans leur milieu naturel pendant ces quatre journées de chasse avec cinq
lièvres, un renard et trois chevreuils. Damien aura pris un lièvre le jeudi, il chassait seul en compagnie de quelques chasseurs locaux.
Damien COSTA Jean-Louis LIEGEOIS
Guillaume AGEDE
Adrian Van Den EIJNDE
Bart Van DOOHREN
Sarembaï sur son lièvre.
(*) : Moules à la paille :
15 kg de moules nettoyées. Du haché d’ails en
quantité avec du persil, sel, poivre. 15 kg de paille bien sèche. Quelques
feuilles de papier journal humides. Une plancha grande.
Les moules sont disposées en vrac sur la planche
qui fait à peu près un mètre sur 70 centimètres. Elle est posée en pente douce
pour évacuer le surplus d’eau. On étend les aulx et le persil sur les moules.
Peu importe qu’elles soient dans un sens ou dans l’autre, elles sont protégées
par la feuille de papier. On étant la feuille de papier sur les moules, puis la
paille par-dessus et un par-dessous a épaisseurs égales. On met le feu partout
le plus vite possible et on ventile pour échapper les cendres. En quelques
minutes, le plat est prêt, il suffit de ramasser avec une pelle large pour
aller vite et servir ; c’est un merveilleux accompagnement d’apéritif.
(**) : Partir en rebrousse :
se dit en chasse quand un gibier démarre en sens
inverse de la traque. On dit aussi quelque fois en retour.
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Le tableau final
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Déplacement à Garganvillard
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Les aigles à Saint Cirq
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Bioule, après le repas sous la pluie.
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Johanna Clermont.
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Johanna Clermont et Steve Francis
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De G à D : Christophe Puzin, Adrian van den Einjden , Kiani Loyson, Jean-Yves Thiefine, Sylvain Gresillon.
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Melissa Martin et sont tiercelet.
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Portrait de Sarembaï
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Sarembaï chaperonné
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Guillaume Agede et ses deux prises du jour.
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Le tableau à Saint Cirq
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Adrian et Steve
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En pleine réflexion, Jean-Yves.
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Notre président Benoit Labarthe, et Dongseok Woo (Corée)
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Steve lance son aigle
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L'aigle à Guillaume sur son lièvre
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Jean
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Jean-Louis Liégeois, rapporteur de ces journées
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De G à D : Kiani Loyson, Jean-Louis Liégeois, Adrain Van den EIJNDEN
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Sarembaï au poing de J.L.L.
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