mercredi 20 octobre 2021

Chasse en Autriche avec quelques aigliers Français.

Les Aigliers Français en république Tchèque et en Autriche. Depuis quelques années maintenant, une habitude de visiter les terres extrêmes de l’Europe, est parvenue jusqu’à nous. Une équipe bien rôdée est donc partie le 8 octobre vers ces contrées éloignées de près de 2000 kilomètres. Une équipe est partie de Sud Est et l’autre de Vendée. Ce groupe mixte (ANFA et Autres) est composé de jeunes aigliers, ce qui est assez rare car l’aiglerie, par ses difficultés, demande une réelle expérience difficile à acquérir sans une constance professionnelle. La violence de l’oiseau, sa force, son agressivité, ses sautes d’humeur, font de cette Fauconnerie-là, une partie à part de notre Art. Nos Français sont donc arrivés en République Tchèque le 9 au matin. Les yeux un peu fatigués, ils rejoignent leurs collègues tchèques pour un petit déjeuner rapide. Jamais la chasse ne démarre avant 11 heures. Ce n’est pas nécessaire dans ces pays où les densités de lièvres sont énormes. De plus, quand en début de chasse les aigles ont volé une douzaine de fois, la fatigue se fait sentir et le courage baisse au fur et à mesure des vols. Aurélien CARON, vole une forme adulte, Aurélien DENIAUD vole un couple d’aigles jeunes (sept mues pour la forme, quatre pour le tiercelet). Christophe PUZIN vole une forme jeune de 2018, Francis COHU vole un tiercelet adulte. Melissa MARTIN vole une forme d’hybride (Royal Bonelli) de trois mues. Si nous voyageons si loin pour chasser, c’est principalement pour apprendre avec ces gens qui pratiquent depuis bien plus longtemps que nous. Leurs territoires sont bien plus fournis en gibiers de toutes sortes. L’équilibre agricole y est beaucoup mieux respecté. Pourtant, cette année, les Français, souvent en « dessous » du niveau de ces as, vont montrer un tout autre visage. Leurs aigles parfaitement mis (pour la plupart), ont d’entrée fait voir une sureté de condition optimale. Aurélien D. vole Cheepy (tiercelet) le premier jour et prend deux lièvres. Il m’est difficile de vous raconter les vols, n’étant sur place que par téléphone interposé. Les territoires sont assez difficiles, labours profonds, friches profonds, coupes fraiches… Aurélien D. avait préparé depuis mi-aout son Cheepy au traineau tiré par un Bull X. La puissance de cet oiseau et surtout sa précision sur la prise en font un des tous meilleurs aigles en Europe. Il a su, modestement, profiter des enseignements de ses pères et pairs, et en tirer le meilleur. C’est dans ces voyages qu’on comprend pourquoi et comment le travail finit toujours par payer. Si je parle plus précisément d’Aurélien D. c’est que je le connais mieux que les autres, ayant travaillé avec lui pendant des années. Les autres ne déméritent en aucune manière, voler un aigle n’est pas que majestueux, c’est lourd, c’est dur, c’est violent. Il faut s’accrocher dur dans tous les efforts. Il ne faut pas lésiner sur la pompe à essence quand on doit faire des kilomètres, voire des centaines, voire des milliers pour offrir les meilleures chasses à nos oiseaux. Aurélien C. pris deux chevreuils. Sont aigle est très déterminé ; on sent le travail accompli en amont. Le résultat est là, il faut le temps, mais cela finit par arriver. Encore faut-il respecter les enseignements et conseils des anciens qui, sur une pareille espèce, savent qu’ils ne savent pas grand-chose et ont encore beaucoup à apprendre. Christophe P. qui vole ATHENA une jeune forme de 3 mues, a pris aussi une chevrette énorme de 26 kg après un vol puissant et un combat hors normes. Le vol à durée plus de 3’30 minutes d’un combat intense ou l’aigle n’a jamais lâché sa prise, accroché sur les dos du chevreuil, jusqu’à ce que celui-ci s’effondre dans la moutarde ou l’aigle remontera jusqu’à la tête pour sécuriser sa prise. La distance étant tellement grande que l’aiglier essaiera dès le lâché de l’aigle de le rejoindre en courant derrière, mais arrivera sur la prise 4mn après ! Il ne s’agit là pas seulement de rattraper l’animal, mais il faut en plus le courage à un oiseau de 4,200 kg de tenir jusqu’à l’arrivée de l’aiglier un animal de 26 kg qui défend chèrement sa vie. C’est là tout le paradoxe. Mais un autre article débattra de ce sujet. Depuis de nombreuses années Christophe P. réalise d’énormes entrainements sur ses aigles au traineau similaire au Bull X, mais aussi beaucoup de traineau sur une peau de chevreuil rempli de mousse représentant la taille très importante du chevreuil et tracté à grande vitesse derrière un véhicule. Bien-sûr rien ne vaux les heures de chasse sur le gibier naturel ou l’oiseau s’aguerri et acquiert forcément beaucoup plus d’expériences positives et négatives. Mais le contexte familial et professionnel pour certain ne libère pas le temps nécessaire et suffisant pour se déplacer sur les nombreuses journées de chasse et il faut y remédier si l’on veut un aigle en haute condition physique et mental. En tout, les Français ont pris 19 lièvres et quatre chevreuils. C’est le plus beau tableau de ces deux réunions, Aurélien D, à lui seul, pris 10 lièvres et un chevreuil, Christophe P. 1 chevreuil et 3 lièvres, Aurélien C. 2 chevreuils et 1 lièvre, Francis C. 1 lièvre et Jean-Michel V. 3 lièvres à l’autour. Bravo à toutes et tous, vous avez été exemplaires. J2L.

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