lundi 6 février 2023

REUNION DE CHASSE EN POITOU

         La réunion poitevine devait se faire comme à son habitude en décembre 2022. La grippe aviaire est venue bloquer ce rendez-vous de la 11emme année. Obligé d'annuler, nous avions gardé une possibilité de nous rencontrer en fin de saison si la situation s'améliorait. Ce qui fut le cas.     

        Gilbert L., contacté par l'ACCA de BONNES, planifie la réunion pour le début de février. Il contacte Mr WIBAUX de Bois Coursier à MARNAY pour la deuxième journée qui, finalement, passera en premier. Voilà le Week-end rempli, il n' y plus qu'à.... 

        Au départ, nous sommes trois, Aurélien D., Hugo G. et moi-même. Je contacte Guillaume A. qui semble pris par les études de sont fils et, pour l'instant, ne peut pas. Wilfried D. me contacte pour demander si Bois Coursier se fait ou non.  Très content de cet appel, je lui confirme que la réunion se fait. Le soir même, Guillaume me téléphone et me confirme sa présence ; je suis aux anges et préviens Gilbert que cinq aigles seront présents. 

        Nous voici donc sur le parking de Bois Coursier où Bernard W. nous attend, il est 9 heure 15. Tous seront là à l'heure, Jean-Yves T. sans oiseau, nous ayant rejoint dans le courant de la semaine. Guillaume est venu avec son fils Martin, qui pour l'occasion, pourra voler Altin, le tiercelet d'Aurélien. Ainsi, ce sont six aigles qui encercleront les bois et fouleront les champs. 

        Nous prenons un petit café, quelques tartines de pâté, un bout de fromage, un nouveau café, puis nous donnons le rapport. Monsieur WIBAUX nous encourage à faire en tout premier, un champ d’une sorte de Miscanthus qu'il n'a pas foulé de la saison pour nous. Nous allons nous poster rapidement en silence. Les traqueurs arrivent ensuite, suivis par les observateurs invités. Un lièvre se dérobe devant moi, mais Sarembay ne le vois pas. Puis plus rien jusqu'à la sortie où un renard gicle hors du champ non loin de Guillaume qui lance Volga. Elle coiffe et griffe le rouquin sans faillir, bravo et belle prise.

        Nous nous déployons dans la plaine face au petit bois d'où, habituellement, quelques chevreuils sortent. Les traqueurs sont conduits par les extérieurs pour le rabat. Aucun animal ne sortira de notre côté, pas plus que celui de Guillaume revenu après courtoisie. Aurélien et Martin ont vu trois chevreuils partir en rebrousse chez le voisin, ils ne seront pas attaqués. Puis nous nous alignons le long de la grande haie pour battre le champ qui l'an dernier nous avait donner l'occasion de voler quelques lièvres. Mais cette année, c'est un blé très ras et nous n'y lèverons aucun lièvre. Je lance pourtant Sarembay vers le bois où Gilbert lève un capucin qui ne se fera pas voir. Nous continuons par la battue du bois le long de la route. Tous les aigles sont placés, les traqueurs entrent dans le buisson pour le battre. Une chevrette se dérobe devant Wilfried qui me la signale. Nous sommes à deux cents mètres l'un de l'autre. Je la vois arriver quelques minutes plus tard et elle saute à quelques mètres de moi, je déchaperonne, Sarembay s'élance et part comme en promenade, sans se soucier de la présence de cet animal. Aucun autre aigle n'est présent, c'est manqué. Nous allons entamer la grande plaine. il nous faut nous aligner sur la route pour prendre le plus large possible. Il y aura bien quelques lièvres dans ce blé de 25 cm de hauteur. Je suis assez bien placé, Aurélien est sur le bout du milieu du blé, Hugo dans un coin, Guillaume derrière et Wilfried à ma droite. Un lièvre est lancé juste devant moi mais pas très loin d'Aurélien et Martin. Je déchaperonne plus vite que lui et lance Sarembay qui entreprend violemment cet animal. Il le griffe dans un écart puissant provoquant une giclée de rosée à la prise. La journée démarre bien, Gilbert est heureux, Bernard aussi, les invités encore plus. Nous reprenons la traque par ce champ gigantesque qui nous mène au bois du bout. Il semble qu'Hugo ait volé un lièvre sans prendre. Je ne l'ai pas vu, trop loin. Nous encerclons le bois du bout qui est battu rapidement. Un lièvre est volé par Oulan, l'aigle de Wilfried. Contre le vent, il fait un vol rapide est puissant de très longue distance. Guillaume qui suit la traque, vole très loin de nous un lièvre en retour qu'il ne prendra pas. Je vois un lièvre descendre de la traque vers moi pleine face ; je déchaperonne Sarembay qui part à pleine vitesse contre ce rouquin. Il ressource en arrivant dessus et reprend son vol en contre attaque dans le bon sens cette fois ci. Le crochet qu'il fait sans grande volonté de prise lui fera manquer ce lièvre qui continue vers Aurélien. Je reprends rapidement Sarembay et c'est Wilfried qui le vole encore une fois contre le vent, sur une grande distance sans prendre. Nous continuons de tourner ce champ qui n'en fini pas. Une fois l'arroseur traversé, un blé un peu fourni s'offre à nous. Deux lièvres quitteront leur gîte, l'un volé par Conan l'aigle de Hugo, l'autre par Oulan. Ni Altin, ni Djaia n'ont volé lors de cette chasse. Le petit bois derrière le parking ne donnera rien. Nous rentrons pour un verre et le tableau. Une fois de plus, Bois Coursier a tenu ses promesses. Le temps était avec nous, quand bien même un petit vent a pu contrarier quelques oiseaux.  Nous rentrons vers la Raffinière, chez les Arnaud, à BRUX. Nous y sommes attendus par l'équipe de Gilbert : Marie, Alain, Pascal, Jéjé, Hélène, Nadine, Dominique, j'en oublie sûrement, ont préparé le dîner. Jean-Yves nous a déniché un tableau composé de rapaces divers peint au 18eme siècle, que nous avons offert à Gilbert pour la décoration de la salle commune. Un concours de lanceur de crêpe a clôturé la soirée. Nous avons été dispatchés chez différentes personnes pour la nuit qui, désormais, se raccourcit à vue d’œil. 

        Le réveil, un peu dur, nous montre un matin sans pluie ni vent, du moins au début. Une fois les yeux écarquillés réalignés, la raie des cheveux redressée, nous prenons un café pour réveiller le bonhomme. Gilbert lutte un peu afin de caler ses médocs, Aurélien lui donne un coup de main. Nous chargeons la voiture pour une bonne heure de route en direction de Bonnes. J'emmène Gilbert qui sera ramené par Jéjé ou Nadine. Le rendez-vous est secret, Jacky a tenu à ce que nous soyons surpris. Nous nous rassemblons sur la place de la mairie, puis une colonne se bouge pour rejoindre le château de Touffou. C'est un magnifique château dominant la Vienne. Nous donnerons le rapport dans la cour après le casse-croûte pris dans de magnifiques communs. 

        Au rapport, Monsieur Aurélien BROUARD, président de l'ACCA de Bonnes, présente l'équipe des traqueurs aux invités puis je présente les aigles à tous. Petite description habituelle de notre déduit, et nous partons pour chasser. Trois traques nous sont présentées, sur un territoire de plus de 2500 hectares. La première mise en place est un peu compliquée car le bois est assez clair, centré en plein champ de colza. Nous avançons discrètement pour ne pas faire trop de bruit afin de laisser les animaux en place. Je suis sur le bas, guillaume à ma droite en coin, à ma gauche en coin Wilfried. Les traqueurs battent le colza de côté avant d'entrer dans le boqueteau. Un cerf sort en haut vers Aurélien et Martin. Hugo, à l'autre coin, ne voit que ce cerf un peu gros pour son oiseau. 

        Nous nous alignons pour finir de battre le colza, un quart  de tour après, la ligne est à peu près correcte. Un premier lièvre déboule, Wilfried le vole. Le vol est décisif, fort, aucun vide ni creux dans les battements d'ailes, jusqu’au lièvre qui s'échappe par on ne sait quel miracle.  C'était vraiment un très beau vol. Hugo volera aussi, mais c'est si loin que je ne le vois pas. Nous arrivons au chemin qui termine cette première partie de traque. Maintenant un champ en herbe s'ouvre aussi grand que le précédent. Martin lance Altin qui voit son aigle forcer contre le vent qui se lève doucettement. Un vol fort, d'un aigle généreux, mais le vent, c'est vraiment un ennemi. L'aigle rejoint l'autre bout du champ, à environ 500 mètres au moins de nous. Le réclame est bon, Altin revient de suite. Martin volera deux nouvelles fois dans les même conditions, l'aigle remonte le vent, en montant doucement, puis il se laisse glisser pour gagner de la vitesse et rejoindre le lièvre. Mais cet effort est si violent, qu'il ne lui reste pas grand chose pour ce que nous appelons le combat. Les appuis sur l'air de l'aigle, n'ont rien de commun avec les appuis du lièvre sur terre. Ses défenses sont prodigieuses. A un moment, le lièvre se stoppe net, l'aigle est décontenancé, perdu, il est trop vite et le lièvre se dérobe tranquillement. C'est un vrai spectacle pour nous, mais aussi pour les personnes qui découvrent cette chasse. Martin récupère, aussitôt, Hugo lance. Même vol, mêmes conditions, même actions. Le résultat sera le même. Puis, un lièvre part le ma droite, je manque le chaperon et Sarembay reste croché sur mon gant, je lance en deux fois, un retard considérable est pris par l'oiseau. Le lièvre, très en avance, commence à balancer. Sarembay qui possède une bonne expérience, monte un peu vent de travers puis, s'appuie sur le vent arrière pour gagner du terrain et de la vitesse. Le crochet est foudroyant, il griffe ce lièvre à une vitesse folle. Tous sont impressionnés, moi le premier. Il se récompense tout seul dans le temps qu'il nous faut pour le rejoindre.  Je prends un peu de temps pour vider le lièvre, ça permet de le faire très frais, ce qui préserve les chairs, et donne un peu de nourriture aux renards du coin. Je rejoins la ligne qui s'étire sur près d'un kilomètre. Nous reprenons la direction des voitures en foulant un champs de colza avec le vent de trois quart dos. Hugo vole un premier lièvre qui part en rebrousse. Nez au vent, il souffre le martyr pour rejoindre le capucin. Il n'y aura pas prise. Idem pour Martin, pourtant Altin a de très bonnes réserves de forces, mais rien n'y fait. Wilfried vole Oulan, encore vent de face, mais le lièvre prend un parti qui va lui coûter cher ; il glisse dans la pente en laissant le vent de deux tiers avant pour Oulan qui en profite pour déployer toute sa force. Il le griffe magistralement, et, pour le récompenser, lui permet de terminer sa saison sur un lièvre entier. Il rejoindra les traqueurs ensuite.  la première traque est terminée, trois heures se sont passées, deux lièvres ont été pris. Les chasseurs accompagnateurs n'en reviennent pas de la difficulté qu'on les oiseaux à prendre cet animal si fin et plein de défenses. On peut dire qu'ils sont émerveillés des vols, quand bien même il n'y a pas prise. 

           La carte est déployée sur le capot de la voiture du président. La stratégie va opérer pour la prochaine traque. Nous encerclons ce bois, mais il et découpé de telle sorte que des renfoncements nous mettent en difficulté pour opérer. Il faut un peu se fier à la chance de voir sortir du bon côté les animaux normalement endormis à cette heure. Aurélien commence à fulminer, cela fait deux jours qu'il ne vole pas, son aigle est chaud "patate", lui aussi d'ailleurs. Je suis face à une plaine énorme qui glisse en pente douce  vers une route peu fréquentée. Nous voyons deux chevrillards jouer à plus d'un kilomètre de nous, je suis assis sur mon siège de chasse à côté de Jean-Yves qui fait de même. Gilbert nous rejoint. Guillaume, plus en dessous, remonte car son heure tourne, il lui faut rentrer, il est quinze heures, il doit dîner chez ses beaux parents à Rodez (A mon avis, il n'y sera pas. Il aura au moins fait l'effort). Il nous salue et nous signale qu'Aurélien à volé sans plus de précision car il n'en a pas. Aurélien revient, très frustré. Son aigle est parti sur un très gros brocard qu'il griffe par l'arrière. L'animal se débat comme il peut dans un rodéo musclé. Le brocard se cabre, il saute, se roule par terre, l’aigle cherche à monter au cou sans y parvenir. Les défenses du chevreuil sont telles que Djaia va finir par décrocher dans la deuxième cabriole par terre. Aurélien la récupère essoufflée mais pas blessée, c'est le principal. Nous nous plaçons pour faire un dernier petit bois. Rien ne sort jusqu'au moment où, vers la fin, un lièvre gicle dans les pieds d'Aurélien qui ne le vole pas, se réservant pour le chevreuil. A ce moment, je déchaperonne, sûrement un peu tard, Sarembay prend l'air et vole quelques orbes sans voir l'animal, pour revenir au poing. Ce sera le dernier vol. Nous rentrons aux voitures pour rejoindre la cabane de chasse, un superbe local communal réservé aux chasseurs. Nous ferons une photo de tout le groupe ravi. Invitation est prise pour 2024. Merci aux chasseurs de cette ACCA dynamique et fort sympathique.

        Le Poitou devient maintenant "terre d'aigles". Merci à toutes et tous de nous permettre d'admirer vos territoires giboyeux et accueillants. A t'ché fête.       

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