mercredi 30 octobre 2024

21 octobre, chasse chez Simon P. dans l'Eure :

 La réunion de la FICIF est désormais terminée, de bien beaux vols, quelques prises "plaisir" pour nos oiseaux, et le retour  vers d'autres cieux s'ouvre à nous. La route ne sera pas longue, nous faisons halte chez Simon, non loin d’Évreux. Quant à moi, je prends la route vers chez Patrice P. son père, mon ami de presque toujours. 35 minutes seul au volant d'une voiture inconnue, une Mégane. Nous passons la soirée à refaire le monde, comme nous en avons l'habitude. La nuit nous emporte dans un sommeil profond. Le lendemain, nous nous retrouvons chez Simon, dans une gigantesque ferme où sont cultivées des plantes inhabituelles : menthe officinale, fenouil, estragon, sorgho, et bien d'autres qui abritaient il y a quelques années bon nombre de lièvres. Aujourd'hui, il pleuvote un petit crachin bien gênant. Nous sortons les oiseaux parapluie en main. Ce n'est pas bien réconfortant. Mais enfin, nous sommes là, donc il faut se résoudre à tenter l'action. Nous nous déplaçons de quelques kilomètres vers une région un peu plus vallonnée qui devrait nous livrer quelques capucins. Aurélien vole le premier qui gicle assez loin de nous. Vol très appuyé comme sait le faire Cheappy, vol très long, mais arrivé sur le lieu du combat, le petit rien qui fait la prise lui échappe. Il se perche sur un arbre bas, trempé, les ailes pendantes. Juste ce qu'il faut pour exaspérer Aurel. Nous descendons le champs de luzerne sans autre vol. En remontant, un lièvre se dérobe devant Adriane. Je déchaperonne Sarambay qui entreprend correctement cet animal ; la poursuite est vive, le rythme constant, et l'oiseau ne laisse aucune chance au capucin qui doit s'incliner. Je récompense volontiers d'un bon "cœur poumons" qui fait bien du plaisir à Sarambay. Nous volerons ensuite d'autres animaux qui trouveront tous une échappatoire. Après avoir casse-croûté, nous reprenons la route vers la Vendée. Nous avons vu voler deux aigles en bonne forme, dans des vols longs, vifs, étincelants. Prochaine rencontre, en Vendée, sur les terres de la Fédération des chasseurs, dans le marais breton. Ce sera une nouvelle expérience pour nos oiseaux. A bientôt.  






mercredi 23 octobre 2024

19, 20 octobre 2024, la FICIF nous reçoit.

 Comme chaque année, la FICIF nous a préparé une réunion de vol en région parisienne les 19 et 20 octobre derniers. Les aigliers étaient sept : Corentin R. , Jean-Philippe R. , Romuald De R. , Jean-Louis L. , Melissa M. , Titouan de C. , Aurélien D , Johanna, débutante sans oiseau, Valentin, débutant sans oiseau. Le premier jour, nous avons volé 35 lièvres dans des conditions compliquées, pluie, vent, dont trois ont été pris. Le deuxième jour, une petite dizaine de lièvres ont été vus, trois ont été volés deux pris. peu de chevreuils ni vus ni pris. Malgré un tableau assez faible (ce qui n'est jamais un but en soi), nous avons passé un bon moment en compagnie des chasseurs d'un jour venus pour un dimanche à la chasse. Un grand merci à la FICIF qui fait tant pour faire connaître la chasse sous toutes ses formes, et ainsi permettre à tout un chacun de s'informer de la plus belle des manières, en nous suivant sur le terrain. 

 

Réunion en région parisienne organisée par la FICIF.
         Nous sommes le 19 octobre 2024 et comme chaque année, Pierre de Lubersac et ses comparses de la FICIF nous attendent après avoir mis un certain temps à décider si ce rassemblement de chasseurs au vol se ferait ou non. En effet, les conditions météorologiques de ces derniers jours ont "noyées" la région sous plus de 90 mm d'eau. Mais la ténacité des ces gens est telle que les territoires se sont finalement ouverts à cette organisation. 
         Les fauconniers, autoursiers, esparveteurs, aigliers se présentent vers neuf heures du matin après, pour certains, plusieurs heures de route. Une courte présentation de Pierre est offerte et les groupes dispatchés. Les quelques suiveurs et chasseurs intéressés par cet évènement se joignent aux différents groupes qui s'éparpillent en Yvelines. Je ne vous conterai que la journée des aigliers car, n'étant pas divisible, je ne peux pas relater les aventures des autoursiers et des autres.
         Nous sommes huit aigliers ANFA et extérieurs, une future aiglière débutante, un jeune nouvel aiglier débutant sans oiseaux,  quelques huit ou dix suiveurs. Nous roulons jusqu'à Orsonville chez Monsieur Dugué, qui nous offre gentiment ses territoires souvent giboyeux. Il pleut légèrement ce qui peut gêner le vol de nos oiseaux. Nous entrons dans un grand champ de colza court encore tout petit. Le couvert est assez faible mais par ce climat, peut-être les lièvres seront présents. Certains d'entre nous démarrent en parapluie, ustensile utile contre la pluie, mais qui peut provoquer des situations inattendues. Un lièvre déboule devant moi, le temps de lancer le parapluie, déchaperonner, se dépatouiller du béret tombé dans l'action, le capucin est déjà bien loin. Mélissa le vole mais contre un petit vent, c'est trop difficile. Ari vole en bout de ligne, toujours contre le vent, sa forme ne peut remonter jusqu'au capucin. Un peu plus loin, Aurélien vole un lièvre qui part loin devant, contre le vent, le remonte et le coiffe prestement. Comme il a trois aigles à voler, il gorge Cheappy, et cherche Taïga, l'aigle de Christophe qui ne peut toujours pas nous suivre aigle au poing. Romuald vole aussi pendant cette traque. Corentin et son père ne voleront pas sur ce mouvement. Titouan non plus. Nous virons à droite et Jean-Philippe vole un lièvre en vent de trois quart, ce qui donne un petit avantage à l'aigle. Pourtant, si le vol fut ferme et franc, il n'y a pas eu prise. Titouan, dans les mêmes conditions, vole un lièvre franchement et, jusqu'au bout, ne lâchera pas sa soutenance. Il ne prend pas non plus. Dans la même traque Corentin, Moi-même, volent successivement sans conclure. Nous revenons vers les voitures en tournant autour de la ferme, un lièvre déboulant vers nous est annoncé par Aurélien placé haut dans le champ,  l'animal me fonce droit dessus, je ne sais pas quelle panique m'a prise, mais j'ai lancé Sarembay à trois mètres derrière moi alors qu'en attendant quelques seconde, je pouvais le servir royalement ; bilan un superbe manqué très mal orchestré. On fait des fautes à tout âge..... En rentrant aux voitures, Auréline vole un lapin malade qui se dérobe devant lui, cela fait grand bien à Taïga qui démarre sa saison. Le casse-croûte habituel est pris sur le pouce et le partage est bien sympathique. Nous reprenons l'après-midi avec un temps un peu meilleur ; il ne pleut plus, le vent est assez faible. Nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres pour quêter les plantations d'estragon. Ici, les lièvres sont très durs à prendre, personne ne sait pourquoi, mais c'est un constat depuis des années. Ils sont aussi plus clairs, d'un pelage contrasté, et leur chair est particulièrement délicieuse. Nous entreprenons le champ dans le sens des sillons, juste en vent de trois quarts. Ainsi, l'aller et le retour seront d'égale efficacité. Les vols se succèdent à vive allure, les animaux sont bien présents. Jean-Philippe vole deux ou trois fois sans plus de succès, mais c'est le lot des oiseaux jeunes. Il leur faut comprendre le fonctionnement de la défense des lièvres. Il leur faut aussi acquérir une musculature suffisante pour atteindre le point de combat avec assez de réserves pour combler les esquives. C'est souvent là que pêchent les jeunes aigliers voulant aller trop vite en besogne. Ce n'est pas un défaut, c'est systémique. Un aigle demande plusieurs années de travail avant d'atteindre sa pleine puissance, On ne peut obtenir rapidement ce qui demande un certain temps de préparation. Sur le retour, Sarembay entreprend un lièvre qui part en retour. Il le coiffe à la sortie d'une flaque d'eau sale, il me faudra le laver ce soir. Je récompense car ce vol était suffisamment fort pour cela. Quatre vols pour un lièvre, c'est un bon résultat. Melissa, un peu plus haut dans le champ, vole un lièvre assez court que son aigle coiffe dans le labour voisin. C'est un vol court, vif, assez puissant, qui aboutit à une conclusion positive. Cet aigle est en montée, il nous en montrera d'autres. Titouan fait aussi des vols très intéressants qui pourtant n'aboutissent pas. Il faut tenir bon, cet oiseau promet beaucoup, il est jeune, très tenace, La chance ne va pas tarder à le servir. Je reste hors de la chasse en compagnie d'Emmanuel Filou, membre de notre équipage, suiveur assidu. Le reste des chasseurs court la plaine un peu plus loin dans un grand champ de betteraves d'où sortiront encore quelques lièvres sans pour autant qu'ils ne soient pris. Nous n'aurons pas vu de renard, pas de chevreuil non plus, 35 lièvres ont été volés, trois ont été pris. Malgré la pluie qui aurait pu attrister la journée, nous avons passé un très bon moment de chasse où tous ont eu la chance de voler trois ou quatre fois. Ce n'est pas toujours le cas, c'est bien de le noter. 
        Le lendemain, nous chassons au domaine de Marly le Roy. Ce domaine de 400 ha clos est peuplé de chevreuils, de sangliers, de renards, de lièvres. Nous avons trois bracelets de lièvre et un de chevreuil. C'est la journée de découverte de la chasse pour des profanes aimant à s'informer. Une vingtaine de suiveurs nous accompagnent dans une file de voitures qui ne tarde pas à se disloquer. Nous mettrons un peu de temps à retrouver tout le monde, mais tout se passera bien. Ari nous fait une présentation très didactique et pédagogique. Les consignes de sécurité sont expliquées aux enfants ainsi qu'à leurs parents. Ainsi, cette journée ne verra aucun incident. 

        Nous démarrons par le grand pré de droite, le long du mur d'enceinte, bordé d'un buisson haut tout du long. Quelques traqueurs se postent dans ce buisson en avançant tranquillement. La ligne est dure à tenir, les nerfs des chasseurs sont mis à rude épreuve, si bien qu'au bout de trois quart d'heure, il y a trois lignes qui ne se connaissent plus. Comme on dit quelquefois, c'est le bord.... Au bout du champ, quelques chevreuils butent contre un buisson très épais, et, comme les traqueurs ne connaissent ni notre chasse, ni le terrain, il quittent la traque, ce qui permet aux chevreuils de rebrousser chemin le long du mur. Échec sur toute la ligne. Nous nous réalignons pour le retour ; c'est cette fois-ci bien plus sérieux. Un premier lièvre quitte son gîte devant Mélissa qui le vole parfaitement ; je crois que c'est pris, mais la légère déclivité du terrain m'empêchait de voir le lièvre sortir des griffes de son aigle. C'est vraiment dommage car c'était un très beau vol. Corentin vole une chevrette qui sort du bois. Un vol un peu long pour elle qui montre qu'elle manque de fond. Aurélien jette aussitôt juste derrière, pensant que la direction prise par le chevreuil lui permettrait de voler le temps que Corentin récupère son oiseau. Mais c'est que ce chevreuil change de stratégie et de direction. Ce qui laisse le temps à Djaïna de voir l'aigle posé au sol, ce qui lui signale qu'elle à peut être quelque chose dans les griffes. Djaïna abandonne le chevreuil pour voler en direction de l'aigle de Corentin qui, fort heureusement, arriva sur les lieux à ce moment.  C'est mieux ainsi, c'eut été dommage de voir deux aigles si puissants se griffer. Nous continuons la quête de ce champ qui n'en finit pas. Un lièvre suivant gicle de son gîte devant Mel et Titouan, mais aucun ne vole. Le lièvre est loin de moi, mais, voyant que personne ne vole, je lance Sarembay qui prend le vent pour provoquer une accélération qui le fait rejoindre rapidement le fuyard. Il le rattrape en moins de temps qu'il en faut pour le dire et le coiffe magistralement à la vue de toutes et tous. Je rejoins Sarembay pour le récompenser et pour écourter le temps entre les vols. Nous continuons cette traque par un boqueteau d'où pourrait sortir un renard ou un chevreuil. Aurélien contourne un autre petit bois sur la gauche d'où sort un chevrillard qui prend la plaine plein nez au vent. Impossible pour Djaïa de rejoindre, une fois de plus c'est dommage car cet aigle mérite.

          Nous rejoignons les voitures pour le casse-croûte de midi. De multiples échanges de spécialités de toutes sortes déclenchent des discussions de quelques instants. Puis, nous repartons derrière la ferme centrale traquer les boqueteaux que m'a décrits Ari, absent cette après-midi. Les boqueteaux, bien plus épais qu'on ne me les a présentés, nous perdent et perdent le reste des suiveurs. Nous stoppons là cette débâcle infructueuse, ne permettant à aucun de voler quoi que ce soit. Nous nous rejoignons vers la ferme et entreprenons les arrières, composés de tirées, petites clairières, boqueteaux à dimensions humaines. Les quelques personnes qui nous accompagnent à ce moment, entrent dans les bois pour battre. Un lièvre me sort dans les lieds, je cherche mes voisins, personne, je vole et crie "ça vole". Le lièvre est déjà à quarante mètres de moi et part tout droit dans un chemin de deux mètres de large. Il ne fera aucun crochet, ce qui lui a valu de ne pas faire un plis. Sur ce deuxième lièvre du jour, je récompense définitivement. Aucun chevreuil ne sort des bois ni des tirées, nous ne verrons plus un lièvre. Comme l'heure avance et qu'il nous faut être dans trois quart d'heure au tableau nous sautons dans les voitures pour rentrer. Ces deux journées ont été intéressantes pour tous ; j'espère que les chasseurs d'un jour qui nous ont suivis n'ont pas été trop frustrés.          

           Un grand merci à la FICIF qui fait d'énormes efforts pour vulgariser et faire connaître la chasse sous toutes ses formes. Merci à Pierre et son équipe sans qui tout cela n'existerait pas. Merci à tous les fauconniers qui se sont déplacés quelquefois de fort loin pour assister et faire vivre ces journées.