jeudi 16 octobre 2025

Réunion de vol en région parisiennne, FICIF 2025/10/11.12.

 2025/10/11.12. FICIF.

Comme cela devient régulier, Pierre De Lubersac et ses adjoints (Justine, Romuald, et les représentants de la FICIF) nous offrent une superbe réunion de volerie. Tant la basse qua la haute volerie y sont représentées. Pour ma part, j'accompagnais les aigliers avec Sarembaï, tiercelet d'aigle royal de 18 mues. Romuald et son aigle de sept mues, Steve et son aigle de 17 mues, Christophe et son aigle de 6 mues, Aurélien et sa forme de 7 mues.

Nous nous sommes levés aux aurores pour être à 9 heures à l'hippodrome de Rambouillet. Le départ pour la chasse et lancé vers 9h30, juste après les diverses présentations. 

Nous chassons ce matin sur la commune d'Orsonville, habituée à nous acceuillir. Les oiseaux sortis des voitures, armé de leurs émetteurs, sont fin prêts. Un grand champ de colza s'offre à nous pour démarrer. Les oiseaux sont toujours un peu inquiets le premier jour de chasse. Il est tôt pour nos amis ailés qui ont habitude de se reveiller vers 10, 11 heures. Les premiers vols sont fébriles et manquent leurs proies les uns après les autres. Pourtant, de très beaux vols montrent un entrainement bien lancé. J'ai commencé par voir trois lièvres au gîte, coup sur coup. C'est toujours une très belle image que de voir cet animal si malin immobile, attendant la vue de notre oeil, déclencheur de sa fuite. Tous les aigles sont en condition physique correcte, mais tous sont un peu haut. Cela signifie que leur poids de forme et sans aucun doute un tout petit peu en dessous de celui de ce jour. Romuald ouvrira le compteur en prenant magnifiquement son premier lièvre. Il gorge son oiseau. Le lièvre était un jeune deu mois d'avril d'environ deux kilos. C'est un joli prélèvement. Il nous est difficile de contrôler l'âge des prises de nos oiseaux, leur choix est souvent pour le premier qui se présente. C'est aussi une forme de gestion. Sarembaï vole cinq ou six lièvres qu'il ne parvient pas à griffer. Il est volé en ce moment par Alexis qui en a pris possession pour préparer l'ouverture ; Sarembaï est souvent un peu "chaud" en début de saison, et, mon corps viellissant, me demande de me prémunir des blessures qu'il pourrait m'infliger. C'est pour cette raison que je l'ai confié à Alexis. Peut-être un peu plus tard, le confierai-je définitivement ? On en est pas encore là. Steve nous fait des vols de fous ; son aigle très puissant poursuit plusieurs capucins sur un bon kilomètres.... Il faut aller le chercher, ce qui rend la progression de la ligne de chasse très lente. Cette relative lenteur permet aux oiseaux de se reposer entre les vols, ce qui est un luxe dont nous ne nous privons pas, tant la population de proies est importante dans cette région. Dans ce colza, nous lèverons 23 lièvres dont un seul fut pris. Nous battons ensuite les estragons si réputés ici. Les lièvres de cette parcelle sont légèrement plus clairs que précédemment. Ils sont aussi particulièrement difficiles à capturer. Je ne sais pas pourquoi, mais chaqque année, cette parcelle nous cause bien des soucis. Pourtant, les lièvres partent toujours ou presque de trois quart vent de face. Ce qui leur permet de garder l'aigle sous leur oeil expérimenté. Dès qu'un capucin gicle dans l'axe du champ, les chances de l'oiseau augmentent. Mais bien peu prennent ce parti. Vers la fin de la traque, Romuald vole un Xiemme lièvre qu'il coiffe au bout d'un vol de deux cents mètres. Aurélien a fait aussi de nombreux vols, très loin, trop loin. Djaïa est très puissante, mais elle a un caractère bien trempé. Son énervement est tel que quelques fois, elle se crispe au gant ce qui la bloque au départ. Cela met en rage Aurélien qui sait qu'il va falloir prendre un peu de temps pour faire baisser la pression. Rien n'y fera, Djaïa ne prendra pas aujourd'hui pas plus que Sarembaï ni Sidney, l'aigle à Steve. L'aigle de Christophe ne fera pas mieux. Nous rentrons Romuald et moi, vers l'espace Rambouillet pour voir la présentation en vol de fin de saison. Alexis, Adriane, Capucine et Aurélien continuent sur les arrières de la ferme, mais rien ne sera pris cette après-midi.

Nous nous retrouvons ensuite à l'hôtel, puis nous nous rejoignons au restaurant chez Laurent Gherardi qui nous a concocté un dîner de roi. Gravlax de saumon maison, sauté de veau aux petits légumes, baba au rhum. Vers mimuit, nous disloquons pour dormir un peu. 

Le lendemain, c'est une journée particulière : une journée à la chasse pour découvrir un mode de chasse, la fauconnerie. Une cinquantaine de personnes, toutes profanes, vont suivre les fauconniers de leur choix. Haut vol, bas vol, éperviers, faucons de haies, autours, buses et aigles, faucons de haut vol, la diversité qu'offre notre art est très grande. Quelques personnes vont donc nous suivre vers Longormes où nous chasserons ce jour. Nous sommes accueillis chez Christophe Hilairet, propriétaire de la ferme de Gueherville. Nous connaissons bien ce lieu, Christophe est membre des Aigliers de France et vole un tiercelet. Nous sortons de la ferme pour battre un chaume très grand. Aurélien est dans les phacélies pour deloger un chevreuil, nous nous allongeons sur quatre cents mètres pour cette battue. Un lièvre au gîte juste devant moi, j'arrête la ligne, nous nous préparons, le lièvre gicle, Sarembaï se lance avec bien plus de force qu'hier. Il manque de peu, on dit assez régulièrement qu'il décoiffe le capucin. Alexis le récupère facilement. Nous avançons tranquillement, un second lièvre au gîte est découvert, c'est Steve qui vole sur encore plus d'un kilomètre. Pause pour nous, marche forcée pour lui. Nous sommes vent dans le dos de trois quart, ce qui nous donne un léger avantage. mais les lièvres nous éventent de plus loin, c'est un handicap qu'il ne faut pas négliger. Nous faisons une grande courbe pour faire demi-tour. Les lièvres, tous des jeunes, collent au sol. Nous sommes maintenant vent debout. Aurélien vole un lièvre long que Steve ne vole pas. Djaiä n'est pas dans son jour ; les quelques grammes en trop qu'elle porte changent son comportement comme les autres, d'ailleurs. nous traversons un champ de sorgo qui devrait permettre à Djaïa d'être servie correctement ; quelques chevreuils se dérobent devant nous, elle vole une ou deux fois sans prendre. Un peu plus loin, vers la sortie du champ, elle griffe une chevrette qu'elle maintient un peu au sol. Mais c'est sans compter sur la vivacité de notre gibier qui, en se débattant, se libère à quelques mètres d'Emmanuel et de son ami. Aurélien, dépité, reprend son oiseau.  Soudain, un lièvre se dérobe devant moi dans la moutarde pas très haute. Je déchaperonne et lance l'oiseau qui amorce un vol très vif, il monte légèrement sur la droite sans doute pour pousser le lièvre à s'éclipser vers la gauche, ce qu'il fait sans se douter que le changement de sens du vent donne à Sarembaï un avantage qu'il va prendre. Il griffe le lièvre et Alexis court à toute jambes mais, sans doute, arrive un peu vite sur la prise. L'aigle étonné, fait un petit saut et lâche prise. Le lièvre trouve l'instant pour se dérober dans le colza tout proche. Nous ne le retrouverons pas. Nous continuons vers les moutardes, excellents engrais verts qui abritent bon nombre de chevreuils et lièvres. Quelques lièvres sautent devant les oiseaux, mais la moutarde est si haute que les oiseaux les perdent de vue quelques mètres après avoir été lancés. Vers le milieu du champ, la moutarde est moins haute ; un lièvre décolle juste devant moi, je lance Sarembaï qui emmanche comme nous le connaissons. Il vole d'une force qui ne laisse aucune chance au lièvre pris. L'aigle est récompensé et gorgé. Nous rentrons à la ferme pour le casse-croute tiré du sac. Une petite heure à déguster les spécialités de chacun, nous reprenons vers les friches. Dans les jachères, les lièvres et les chevreuils ont de bonnes cachettes qui nous obligent à battre très serrés. Malgré tout, Steve trouvera un lièvre assez court pour le voler d'une force étonnante. Sidney ne laisse aucune chance à ce capucin imprudent. Steve gorge Sidney. Quelques instant plus tard, Romuald copie le vol de Steve. Un lièvre au gîte est lancé, son aigle entame une poursuite courte et violente. L'aigle coiffe le lièvre et le griffe avec un force rare. Il ne reste que deux aigles à voler. Celui de Cristophe en mains de Capucine, celui d'Aurélien. Nous entrons dans la grande jachère très fournie, qui devient compliquée à chasser. La végétation est assez haute et les épineux sont en nombre. Les permiers chevreuils sont levés mais partent dans le mauvais sens. Aurélien se déplace avec Romuald pour se mettre en contre-haut afin de voir de loin les animaux se dérober. Toutes nos techniques ne serviront à rien, Djaïa préfère boxer les animaux plutôt que les prendre. Plusieurs fors jolis vols ne lui permettront pas de prendre. Nous rentrons pour le tableau. Il est 18 heures, nous saluons nos amis qui ont tous volé et enchanté les "voyeurs" qui ont découvert un mode de chasse somme toute peu productif, mais fort spectaculaire. Pour ce qui concerne les aigles, nous avons compté une centiane de vols pour cinq aigles, cinq lièvres seront pris. 

Un grand merci aux membres de la FICIF qui organise ces journées découverte. Un merci particulier à Pierre de Lubersac et Justine pour leur dévouement. 

                                                                                                                                        Jean-Louis.