mercredi 22 janvier 2025

PICARDIE, nous voilà.

         La réunion Picarde nous attendais ce dernier week-end. Quelques uns de nous sont arrivés le jeudi soir, la route est longue, et partir à 2 heures du matin est un peu compliqué pour garder un oiseau efficace. Nous dînons au Buffalo en compagnie d'Alexandre notre hôte. 

         Le vendredi, nous sommes attendus à une vingtaine de kilomètres de Cerny chez le cousin d'Alexandre. Il est 9 heures, le jour se lève à peine. Nous partageons une tranche de pâté, un morceau de fromage, quelques charcuteries. un café accompagne tout cela. Emmanuel est venu nous accompagner pour tout le week-end. Il y retrouve des connaissances, comme toujours.  

         Nous partons pour la chasse après un petit rond explicatif de notre déduit. Nous sommes alors conduits vers des "frettes" où les chevreuils aiment se cacher. Ces "frettes" sont en effet des buttes buissonnantes couvertes de ronces et de buissons très serrés. Les oiseaux se postent en haut mais leur largeur sur la carte ne sont pas celles du terrain. Il nous faut placer quelques oiseaux en bas. Avant d'attaquer ces frettes, nous poussons un champs immense pour y trouver quelque lièvre. Baptiste me dit que quand il fait froid et que le soleil n'est pas là, les lièvres non plus. C'est ce que nous avons constaté. Nous descendons un champs de léger couvert pour rabattre quelques chevreuils que nous avons délogés du couvert, Je me place en compagnie d'Emmanuel à un carrefour sur un parking à betteraves. Les chevreuil nous appréhendent et s'écartent vers le bas. Cependant, Baptiste et ses quelques suiveurs gênent la descente des animaux qui rebondissent vers Christophe. Une fois à bonne distance, Christophe déchaperonne et lance sa forme qui coiffe cette chevrette de l'an dernier après un vol de 250 mètres. Magnifique prise, qui nous relance tous. Pendant ce temps là, Jean-Philippe était parti avec son fils Corentin faire le tour de la frette. Assez loin de nous, il m'explique avoir vu un brocard dans le bas mais fort loin. Il lance son aigle qui griffe violemment ce gros animal, mais la distance est telle que J.P. ne rejoint pas dans les temps ce combat inégal. Le chevreuil gagne, l'aigle est penaud, le maître déçu. Pour autant, ce fut un très beau et long vol qui a pleinement satisfait son maître. Corentin, de son côté vole un lièvre assez loin en légère montée, sa forme ne parvient pas à le prendre. Je n'ai pour ma part pas volé ce jour, n'ayant eu aucune occasion. Steve a volé deux fois je crois sans succès aussi. Nous rentrons boire un café et partager une brioche des rois. Merci à Baptiste et son papa qui ne pouvait être avec nous.  Nous rentrons à Cerny, une douchette, un petit sky, puis déplacement pour rejoindre "au bureau". Toujours en compagnie d'Alexandre, nous passons une belle soirée qui se finira chez Christophe, auprès du feu. 

         Le samedi nous donne à rejoindre la ferme d'Avin, chez les Compère. le café viennoiseries nous est servi en attendant le lever du soleil.... Qui ne viendra pas. Alexandre nous concocte une traque à deux sens : un groupe (Jean-Philippe, Corentin, Titouan,) se placent autour d'un boqueteau très fourni où Alexandre a rembuché quelques chevreuils. Les traqueurs se placent et se lancent, nous sommes de l'autre côté du champs, à quelques centaines de mètres de la traque. Aucun chevreuil n'est sorti, mais Steve vole un lièvre qui se dérobe non loin de lui. La distance est pourtant conséquente car son aigle, pourtant très puissant, se fait semer contre le léger vent, bien encombrant. Aucun lièvre n'est venu se risquer à Sarembay, ainsi je n'ai toujours pas volé. Puis, la traque se reconstruit perpendiculairement à la ligne de départ. Je reste en poste seul, Emmanuel rejoint la traque, Steve emmanche en bout de ligne. Christophe me déloge pour aller me reposter à deux kilomètres plus loin (en voiture, bien sûr). Je suis le long d'un haie très épaisse qui abrite toujours de nombreux chevreuils. Mais pas cette fois ci, ils seront délogés par la ligne et chercheront le passage, mais, comme ma voiture est en plein travers, ils prennent le parti de couper la grand-plaine. Dommage, mais pas pour tous ; je suis à deux cents mètres de la voiture, la ligne me vient droit dessus, à cinq ou six cents mètres. Soudain, un lièvre sans doute en dérobade de la ligne, se montre à cent cinquante mètres de moi. J'attends qu'il saute la bordure verte pour déchaperonner Sarembay qui découvre son premier lièvre. Il ne lui laissera aucune chance et le griffe à une centaine de mètres. Je le récompense un peu, ce vol très vif mais court, ne mérite pas plus. La traque avance vers moi sans s'être arrêtée car j'en étais fort loin. Ils me dépassent et Christophe m'indique aller rejoindre mon précédent poste. Je range Sarembay, Je fais machine arrière, et me poste à deux kilomètres de la ligne qui continue d'avancer. Je suis sur un tas de terreau qui me donne une vue presqu'aérienne de la situation. Je vois Corentin voler son Aigle, Jean-Philippe voler son oiseau. Soudain, après avoir fait le tour d'une habitation isolée, Titouan vole un lièvre d'un peu loin. Son aigle de l'année montre de très belles qualités de puissance et de ténacité. Il remonte facilement ce lièvre et le griffe brutalement. Il récompense complètement et il a raison. Son aigle a fait plus de 90 vols cette année et pris trois lièvres, il a besoin de réconfort. Il est très heureux et très fier (nous aussi) de cette prise de fin de matinée. Nous rejoignons la ferme pour le déjeuner d'où nous repartirons pour une dernière traque. 

        La traque suivante se déroule autour de Cergy. Je reconnais l'endroit où Sarembay a, l'an dernier, pris son plus beau lièvre. Les conditions sont un peu meilleures car le vent est nettement plus faible, mais le froid me pique de partout. J'ai les doigts dans le gant totalement gelés, j'attends fort longtemps au début dans ce froid pénétrant, et aucun lièvre ne coupera devant moi. Quelques vols forts lointains ne me permettent pas de déterminer qui est le fauconnier en action. Christophe vole la forme de Corentin, parti chercher des chiens de déterrage dans la région. Plus rien ne sera volé ce soir. Nous rentrons un peu frustrés, Nous aurons vu les difficulté de la grande plaine par temps froid et nous en garderons un excellent plaisir. 

         Ce soir, nous dînons au gîte, la maison de Christophe, qui était la maison du grand-père. Les histoire de chasse sortent de toutes les bouches, et les plats concoctés par Marie-Hélène, la maman d'Alexandre. Son foie gras mi-cuit est une pure merveille, dont on peut jalouser la recette. Puis nous était servi par Christophe, le papa d'Alexandre, chef de rang, un pot au feu de canard succulent. Le dessert ne dépareillera pas, ce fut un merveilleux repas, merci à tous les Compère, vous savez faire... 

        La soirée s'allonge un peu, sans trop. Le dimanche, nous nous dirigeons vers la ferme de Caumont à Vesles, chez Thomas H. Le temps est le même qu'hier et les champs sont encore plus grands. Tout est labouré ou presque. Nous partons vers un chaume de maïs qui lance la ligne. Six aigles sont présents et quelques amis de Thomas. Un lièvre saute de son gîte et Corentin le vole. Le capucin part nez au vent ce qui handicape l'aigle qui ne le rejoindra pas. Nous continuons en tournant à 90°; un couvert de colza très bas nous augure une présence le lièvres. Pourtant nous n'en lèveront qu'un seul, beaucoup trop loin. Corentin s'écarte  pour rester au même niveau que nous et laisser le creux entre nous. Thomas restait sur les arrières et, d'un buisson de trois mètres carrés giclent 9 sangliers dont le plus petit devait dépasser les 70 kg. Personne n'a eu l'idée de voler à raison, mais Corentin est quand même descendu un peu vers le trou. Soudain, au fond du trou, à 400 mètres de nous mais beaucoup plus près de Corentin et son père, une famille de petits sangliers éclate Corentin vole le groupe, l'aigle n'attaque pas. Il le récupère. Il revole spontanément mais rejoue la même scène. Puis Jean-Philippe, qui était descendu de quelques dizaines de mètres vole et prend un petit goret. Corentin vole par dessus, les gorets un peu éloignés les uns des autres ont permis à son aigle de prendre puis de gorger. Steve qui était un peu plus loin, vole aussi et son aigle descend sur plus d'un kilomètre vers la haie où le reste de la famille s'est réfugiée. Il ne prendra pas. La chasse tourne court, Christophe part avec Thomas en voiture pour essayer de croiser quelque chevreuil. Hors de notre vue, il voit un gros brocard éloigné de 200 mètres, Il le vole et son oiseau remonte facilement cette distance, il faut dire que son oiseau à un coffre impressionnant. Le chevreuil, à l'arrivée de l'aigle, se cabre comme un cheval du cadre noir. Il bat des pattes de devant pour repousser l'oiseau qui, impressionné, lâche prise. L'aigle est 200 grammes de plus que son poids et pourtant il fait une attaque surprenante. Il continuera de chercher un bon moment, pendant que nous passons de l'autre côté de la ferme. Nous descendons un labour frais, dans lequel Thomas a vu des lièvres ce matin. Une large bande enherbée descend avec nous. Steve prend le labour, je prends la bande d'herbe. Il vole un lièvre loin, un vol fort et puissant mais arrivé au contact, il manque un peu de réserves. C'est normal, à cette distance les oiseaux sont complètement intoxiqués par les toxines. Un peu plus tard, je vole un lièvre très loin qui se dérobe dans la lèche d'herbe. Sarembay calcule l'animal, mais celui-ci se range dans une touffe plus épaisse. Disparaissant aux yeux de l'oiseau, il cercle une fois très large pour attendre une faute du lièvre. Il ne la fera pas. Nous remontons la bande, aucun lièvre n'en sort. Il a disparu comme par enchantement. Sur le retour, un lièvre se dégîtera devant moi, un peu loin, deux cents mètres, que Sarembay remonte, mais au lieu de survoler la haie où le capucin arrivait, il fond dessus lui en entrant dans le buisson. Il ne prend pas et, frustré à bloc, revient vers moi non parce-que je le réclame, mais il me charge à pleine vitesse pour m'attaquer. Attitude normale en cas de frustration extrême. Je l'abat comme me l'a montré tant de fois Josef , mon maître autrichien, quelques minutes pour faire redescendre la pression, ça fonctionne à chaque fois. Après ce vol, nous rentrons pour disloquer après avoir déjeuné en compagnie des hôtes. Un grand merci à tous les organisateurs et les gens d'action pour cette belle réunion. C'est toujours un plaisir d'être accueilli comme cela. Un merci spécial à Alexandre qui doit nager dans ce monde pour régler les détails  d'une telle réunion.

 
 













           

Rencontre de chasse au vol avec nos aigles : RENTON GLENOUZE

           Lors d'une chasse sur Noirmoutier, nous avons rencontré deux chasseurs intéressés par notre mode de chasse. C'est ainsi que nous avons été invités cette année sur les terres de Renton Glenouze. Le pays est légèrement vallonné et les champs très variés offrent encore pas mal de couverts. 

           Nous arrivons donc vers 9 heures, le soleil n'a pas encore montré son nez. Le gel est présent mais pas tenace. Nous sommes attendus dans la salle prêtée par la commune pour un café brioche offert par nos amis. Une courte présentation est faite par Aurélien, l'organisateur de cette rencontre. 

           Aurélien vole ce matin Tchippy qui semble un peu haut. La coupure de Noël est toujours compliquée à régler car pendant presque trois semaines les oiseaux n'ont pas volé. Nous chaussons les bottes, prenons une couverture un peu plus forte pour lutter contre le froid qui pique un peu. Les oiseaux sont prêts, nous partons vers un petit boqueteau bien fourni qui est susceptible d'abriter quelques chevreuils. Arrivé à la vigne en friche, nous nous repartissons, Alexis file au bout du bois, Aurélien prend sur la gauche pour être en plongeant vers les champs, je reste en recul pour servir le retour. Sitôt entré dans la friche un très gros brocard gicle contre moi en direction de Aurélien. Je vole d'instinct et Sarembay tourne court après avoir reconnu ce brocard, beaucoup trop grand pour lui. Aurélien vole dans la descente et Tchippy emmanche comme il sait le faire mais se fait prendre par le vent qui le décale et rend la poursuite inopérante. Comme a son habitude, Tchippy vole loin, très loin. Il rejoint le poing d'Aurélien assez rapidement. Nous continuons vers deux ou trois chevreuils sur pied à quelques centaines de mètres de nous contre le vent. En avançant, quelques lièvres sortent de leur gîte mais un peu trop loin. Je ne parviens même pas à les voir. Nous traversons une route et entrons dans un labour très gras et très profond. Sitôt entrés dans ce chantier, un lièvre part à quelques dizaines de mettre de moi, il part à fond comme il le peut dans cette terre grasse. Le labour est un handicap énorme pour le lièvre qui ne parvient pas à courir plein gaz ; cela fait une belle opportunité pour Sarembay qui ne laisse aucune chance à ce capucin qui se fait prendre juste devant la ligne de chasseurs spectateurs. Je récompense mon oiseau avec quelques beccades sur son gibier. Nous continuons à contourner une flaque d'eau d'un hectare, dans laquelle aucun lièvre ne se montrera. Djaïa sur le poing d'Alexis n'a pas encore volé, elle s'impatiente un peu. Nous rejoignons l'endroit où se sont réfugié les chevreuils mais ils ne sortiront pas. Les champs succèdent aux champs, tous aussi grands les uns que les autres. La terre est toujours aussi grasse. La fatigue commence à se faire sentir. Nous traversons un énorme champs d'ancien maïs encore en chaume. Un lièvre part sur le côté d'Alexis qui vole instantanément mais assez loin. Djaïa entame un vole ferme et vif qui lui fait rejoindre le lièvre au bout de plus de 200 mètres. Elle le coiffe et prend cet animal de très belle manière. Alexis récompense complètement. Nous nous déplaçons vers un immense champs de fèves et de pois assez haut pour abriter lièvres et chevreuils. Mais Tchippy n'est plus dans le coup. Sarembay vole un lièvre en montée sans plus de conviction. La traque de la carrière de tuffeau ne donnera rien. Nous rentrons avec deux lièvres pris et une bien belle journée passée avec des chasseurs forts intéressés par cette chasse qu'ils jugent bien difficile. Nous passons à table pour déjeuner en leur compagnie, un cassoulet fort bien préparé nous ravit. Vers 16 heures 30, nous disloquons et rentrons à la maison. Sans doute l'an prochain devrait nous voir revenir dans ces contrées. Merci à la société de chasse de  Renton Glenouze, et un merci tout particulier à Laurence.        

lundi 20 janvier 2025


 Notre ami Gilbert en chasse avec nous il y a quelques années. Bons vols, mon ami.