lundi 3 février 2025

Réunion de chasse au vol en Poitou :

Chasse en Vienne : Vendeuvres, Frozes, Bonnes 2025.

Nous sommes fin janvier, l'hiver est là, "Dans les serres de Gilbert" * nous attend. L'avant dernière chasse nous est proposée par plusieurs ACCA  du Nord de Poitiers : Vendeuvres, Chéneché, Bonnes. C'est plus particulièrement le lièvres que nous sommes nous chasser ici, mais, à entendre les chasseurs locaux, les chevreuils ne manquent pas. C'est donc à Vendeuvres que nous nous retrouvons le vendredi matin, 9H30 tapante. Le casse-croûte est servi, le rapport est sonné. C'est Jean-Yves qui œuvre aujourd'hui pour la présentation didactique que nous aimons tant. Elle sert à présenter notre déduit, parler de son histoire, présenter les oiseaux de chasse, parler sécurité, parler protection, etc.... Sa voix de stentor porte loin, ça nous arrange... Quelques minutes suffisent à sa verve de dire le nécessaire. Puis le président montre et décrit les lieux de chasse, les postes s'il y a lieu, les traques. Le départ pour la chasse est lancé. Je ne vous raconterai pas le matin, je n'y étais pas, un rendez-vous médical prévu de plus longue date et indéplaçable m'empêchant d'être à l'heure. Le terrain est modelé, la terre est grasse et collante, les lièvres assez rares dans ces champs de blé bien ras. Quelques vols tout de même ont permis aux aigles de de dégourdir les ailes avant de passer la surmultipliée, s'ils veulent toutefois prendre. J'arrive enfin sur les lieux de chasse. Je m'équipe rapidement et rejoins les chasseurs. Nous sommes répartis en postes successifs le long d'une ligne électrique bien protégée. Le petit bois est poussé par les traqueurs qui lancent une chevrette accompagnée, elle sort de mon côté mais rebondit aussitôt en rentrant au bois. Alors Aurélien s'emploie à se présenter à bonne distance est vole Tchippy qui montre une vraie volonté de gagneur. Il rejoint rapidement la chevrette et l'empoigne pleine poitrine, mais la vivacité de l'animal oblige l'aigle à lâcher prise. Dommage, c'était un très beau vol décisif, mais la chasse l'est encore plus. Un lièvre sort vers nous (Jean et moi), il détale oreilles couchées à toutes berzingue, Jean le vole mais l'aigle ne montre que peu de conviction ; il se dérobe par les arrières sans demander son reste. Nous allongeons le pas vers un bois plus grand que nous encadrons largement. Aurélien et Alexis se dérobent vers le bout du bois  Afin de couper la course de fuite des cervidés à la dérobade. Alexis vole une chevrette qui rentre au bois plus vite que l'aigle. Aurélien vole un lièvre qu'il coiffe juste avant le bois, superbe vol très puissant (cela n'étonne personne avec Tchippy, il a un obus dans les mains). Rien ne sort chez moi, rien du côté de Jean-Yves, rien chez Jean. Nous rebroussons chemin et l'après-midi se termine ainsi que la chasse. Un verre de l'amitié vient agrémenter les discussions qui vont bon train sur ce que ces chasseurs ont découvert. Le seul lièvre du jour  est présenté au tableau, les suiveurs profanes et découvreurs d'un art méconnu font quelques photos pour marquer le moment. Nous regagnons le gîte, à quelques kilomètres de là, pour prendre un peu de temps calme avant de nous rendre à la salle des fêtes pour le dîner. DSG** nous a préparé un dîner copieux et tellement bon, qu’on n’hésite pas à en reprendre. Vers 11h30, nous regagnons le gîte pour une nuit bien mérité. Mon compteur me donne 9.23 km parcourus dans des champs gras et collants. 

         Le samedi, le rassemblement est prévu à la salle des fêtes de Frozes, que nous connaissons bien puisque c'est la septième fois que nous y venons. Patrice connais bien Franck le président et, à eux deux, ils ont fait en sorte que le soleil vienne nous réchauffer. En effet, en partant chasser, il fait -2°. Les tchèques nous diront qu'il fait chaud, mais notre manque d'habitude nous laisse avec ce froid humide difficile à combattre. Plus tard dans la matinée, le soleil perce le brouillard et nous en sommes très heureux. Cependant, la chasse est lancée, nous nous étalons  dans la plaine le long d'une route toute droite. La ligne fait 400 mètres de long, quatre aigles se mêlent aux suiveurs et traqueurs. Nous montons une légère butte d'où aucun lièvre ne sortira. Un peu plus loin, Jean vole un premier capucin sans succès. Une ligne de sapin de noël nous sert trois lièvres qui sortent en même temps, Sarembaï est lancé mais en retard, car l'ayant déchaperonné en avance, il voit le lièvre avant moi et se jette, le temps de le remonter et c'est trop tard. Il vole quand même cet animal devenu imprenable sans conviction mais avec une idée derrière la tête. Je le réclame, rien ne vient. Il décolle et s'enfuie sur trois cents mètres. Sans doute frustré de cet échec, il fait des sauts de puces de deux ou trois cents mètres hors de mon réclame. Je marche derrière sur plus de deux kilomètres pour le voir rejoindre un poulailler dans lequel, heureusement, il n'y avait aucune poule. Je peux enfin le réclamer dans un état de fatigue extrême, (pas l'aigle, mais moi) . Un gentil 4X4 me rejoint et m'emmène vers la ligne. Pendant ce temps quelques vols n'ont rien donner non plus. Nous traquons une friche de laquelle partirons 12 lièvres dont nous n'en verrons que quatre. Alexis vole un capucin qui monte légèrement contre le vent ; Djaïa déploie une force énorme pour remonter ce lièvre et déclencher un plongeon sec et vif mais seul le re-coiffage du lièvre sera pratiqué. Cet animal a eu bien de la chance ! Un troisième lièvre se lève devant nous, toujours contre le vent et en montée. Alexis le vole et Djaïa montre encore un vol d'une rare puissance. Ce vol de plus de trois cents mètres en montée lui permet de rejoindre le lièvre qui se défendra aussi bien que le vol précédent. Pendant ce temps là, Jean-Yves, posé depuis le début à la voie ferrée, aura volé deux lièvres qui remontaient vers lui. Le manque de conviction de Turquyn  lui fera manquer ces deux animaux. Mais, un peu plus tard, L'aigle vole un lièvre fuguant cette fois-ci avec une toute autre conviction ; alors elle démontre qu'elle n'a pas deux mains gauches, elle coiffe le lièvre et le prend magistralement. Jean-Yves est aux anges, il gorge. Nous passons notre chemin, traversons la voie ferrée, emmanchons un colza de cinquante hectares, duquel aucun lièvre ne sort. Nous rejoignons une ligne de petits sapins de noël d'où sortent deux chevreuils (un brocard et une chevrette) qui passent à bonne distance. Mais leur taille est trop grande pour Sarembaï. Je ne déchaperonne pas et ne lui propose même pas d'essayer. Il faut se rappeler que depuis sept ans, cet oiseau qui a pris dix-sept chevreuils les refuse systématiquement depuis le brocard de Rambouillet qui l'avait assommé. On peut comprendre. Je n'aurais du reste pas d’opportunité sur un chevrillard cette après-midi. Ces sapinettes sont pourtant bien attractives. Nous entrons dans cet espace et bientôt un lièvre est annoncé ; mais ne voyant rien, j'attends la vue de l'animal qui ne tarde pas. En même temps, un lièvre sort des pieds d'Aurélien se décalant vers la sortie. Alexis vole et crie "ça vole !" que nous n'entendons pas vu l'écartement. Sarembaï est lâché sur l'instant à l'autre bout du champ, je crie "ça vole" est deux lièvres sont pris en même temps. Deux très beaux vols très puissants, intelligents, vifs et rapides, les deux aigles ont démontrés une grande présence d'esprit pour ces deux prises. Quand bien même nous avons volé ensemble, le contrôle était impossible, et l'écart des deux oiseaux pouvait justifier l'action. Tous les suiveurs ont vu la scène, ils sont ravis. Mais voilà, nous avions deux bracelets offerts par l'ACCA. Le constat nous met dans l'embarras. Le président nous rejoint, il comprend et tranche : je vais chercher un bracelet supplémentaire. Ainsi tout va vers l'ordre. Jean aura volé trois fois dont un très beau vol assez long de son oiseau encore jeune et qui promet. Nous rentrons aux voitures et nous retrouvons à la salle après 18.7 kilomètres. Tous sont rincés, la fatigue se voit sur les têtes. Les chasseurs de Frozes sont très heureux et nous sommes très heureux de leur avoir offert un "spectacle" d'un très bon niveau. Si on veut faire un bilan avec un œil plus averti, nous constatons que le niveau des oiseaux a franchi un cran. Nous avons vraiment vu des vols fous, des vols longs, des vols puissants. Nous constatons que la condition des oiseaux est primordiale. Le poids c'est le poids, du moins le premier jour. Chaque "cadeau" se paye cash ! Fatigués et heureux, voilà une bien belle journée qui se termine. N'est-ce pas cela la vraie Fauconnerie ? Un moment de partage d'un Art méconnu avec des gens néanmoins connaisseurs d'un autre mode de chasse. L'invitation 2026 est faite. Merci, chasseurs de Frozes. Le dîner est à la même heure et au même endroit que la veille, on ne change pas une équipe qui gagne. Quelques merveilles culinaires nous requinquent un peu. Bonne nuit à toutes et tous.  

          Bonnes, petite ville proche de Chauvigny, fief des géants du ciel, nous attend à la même heure, 9h30. Le casse-croûte copieux est partagé. Jean-Yves de sa belle voix recommence son discours pédagogique. Aurélien (le président des chasseurs de Bonnes) nous guide avec sa voiture munie d'un gyrophare pour ne pas nous perdre. Nous démarrons sur une grande pièce de colza de 100 hectares avec quelques boqueteaux souvent bien fournis. Trois chevrettes et deux chevrillards quittent le bois après trois cents mètres de quête. Aucun vol lors de cette partie ne sera possible. La quête reprend et la promenade continue ; il semble que le frais du matin et le colza mouillé ne plaise pas aux lièvres... Soudain, vers le bout du champ, après une heure de quête, un lièvre gicle de son gîte et Aurélien vole sans conclure. Je n'ai pas vu le vol, mais je me doute... L'aigle est vite repris et Jean vole un lièvre court dans de bonne conditions, l'aigle se plante violemment dans un rouin  de tracteur d'où le lièvre sort vainqueur. L'aigle de Jean est planté, je vole par-dessus avec Sarembaï  qui emmanche correctement, rejoint rapidement le capucin, et refuse de le griffer. Déçu, je le rappelle sans récompenser, pas le temps. Quelques chevreuils sont vus très très loin, in-volables, même avec les aigles de Biloute. Nous prenons le retour vers les voitures, et le constat est le même, les lièvres n'aiment décidément pas du tout ni le froid humide, ni les feuilles mouillées. Nous prenons les voitures pour rejoindre un bois que nous n'avons jamais fait. C'est un bois assez bas, très fouillis, où les chevreuils aiment à se reposer en sécurité. Il semble que quelques sangliers sont passés par là aussi. Tous sont tendus comme des arcs. Nous demandons le silence autour de nous, vous savez ce que c'est, au bout de dix minutes, les jacasseries commencent tout bas, au bout de quelques minutes, c'est le départ du tour de France. C'est bien normal, la passion est là. Je suis devant une belle coulée bien fréquentée ; pourtant rien ne sortira, quand bien nous aurons entendu un animal se dérober. Aurélien qui à repris Tchippy vole un groupe de chevreuils dont quelques chevrillard une chevrette et un énorme brocard ; que croyez-vous qu'il arriva ? Tchippy griffe le brocard plein bois. Puis il conduit sa mobylette sur quelques dizaines de mètres et laisse partir, trop gros ! Il reprend vite et Alexis vole un lièvre bien sorti du bois, l'aigle monte un peu et plonge sur une défense incroyable du capucin, elle ressource et dans la descente ne parvient pas à le rejoindre avant le bois. Quel dommage, après un vol pareil. Jean n'osera pas voler un chevreuil trop gros à son goût. Il nous quittera à la fin de cette traque, la route qui lui reste est importante et les familles qui attendent, nous savons ce que c'est... Tous rejoignent les véhicules pour se rendre sur un nouveau bois. Plus grand, nous sommes trop peu pour encercler alors il nous faut choisir à l'expérience. Alexis et Aurélien sont placés par Aurélien, le chasseur. Je suis resté juste devant deux petites pointes de bois creusées par deux près assez larges pour que de jolis vols soient entrepris. Les traqueurs démarrent de fort loin. Rien ne se passe au début. Soudain, après le passage des traqueurs dans la petite pointe, une chevrette assez petite sort du bois sur ma gauche à 150 mètres et se dirige vers moi tout droit. Je déchaperonne et Sarembaï prend son vol sans que je l'aide. Il déclenche en même temps que je me lance en courant aussi vite que je le peux (c'est à dire, pas très vite). Mais la chevrette qui a oublié d'être idiote, prend plein vent de face et l'oiseau voit assez vite qu'il ne peut pas rejoindre le chevreuil. Il fait demi-tour, je le réclame et il rentre très vite. Je reste sur le qui-vive, et à ce moment, Aurélien ou Alexis vole un chevreuil et encore un brocard. Il est griffé relâché. Puis quelques instants plus tard, les mêmes sans savoir si c'est l'un ou l'autre, vole un animal qui fonce nez au vent. Un scénario identique se réplique et le chevreuil ne sera pas pris. Tout semble terminé quand un lièvre sort du bois en parfaite situation ; Mais Sarembaï est déchaperonné, il voit le lièvre avant moi, se jette, remonte au poing, je le lance, mais un peu tard. Il ne parviendra pas à le rattraper. Je m'en veux énormément. Ce lièvre était parfait pour finir cette réunion magnifique. Les chasseurs sont ravis, de nombreux vols ont montré toute la difficulté de capturer des animaux sauvages dans leur milieu naturel. Ils ont compris toute notre motivation. Certes rien ne fut pris, mais ce n'est pas si grave. Ce sera mieux la prochaine fois. Merci aux présidents de ces chasses ouvertes et généreuses. Merci aux chasseurs spectateurs, aux traqueurs, aux dames, aux enfants présents pour découvrir notre déduit. Tous ces gens dont nous avons besoins pour obtenir des territoires le temps d'une journée. Un MERCI Géant aux personnes de "DSG"** qui se dévouent comme personne pour nous accueillir et nous servir. Merci à Gilbert qui a su nous aimer en nous accueillant dans sa Vienne natale. Sa force, sa verve, sa gentillesse resteront notre guide. A l'année prochaine, pour sûr. J.L. 

 * : Association construite avec Gilbert et ses amis, Pascal, Nadine, Patrice et Valérie.

** : Dans les Serres de Gilbert.    





  
        

mercredi 22 janvier 2025

PICARDIE, nous voilà.

         La réunion Picarde nous attendais ce dernier week-end. Quelques uns de nous sont arrivés le jeudi soir, la route est longue, et partir à 2 heures du matin est un peu compliqué pour garder un oiseau efficace. Nous dînons au Buffalo en compagnie d'Alexandre notre hôte. 

         Le vendredi, nous sommes attendus à une vingtaine de kilomètres de Cerny chez le cousin d'Alexandre. Il est 9 heures, le jour se lève à peine. Nous partageons une tranche de pâté, un morceau de fromage, quelques charcuteries. un café accompagne tout cela. Emmanuel est venu nous accompagner pour tout le week-end. Il y retrouve des connaissances, comme toujours.  

         Nous partons pour la chasse après un petit rond explicatif de notre déduit. Nous sommes alors conduits vers des "frettes" où les chevreuils aiment se cacher. Ces "frettes" sont en effet des buttes buissonnantes couvertes de ronces et de buissons très serrés. Les oiseaux se postent en haut mais leur largeur sur la carte ne sont pas celles du terrain. Il nous faut placer quelques oiseaux en bas. Avant d'attaquer ces frettes, nous poussons un champs immense pour y trouver quelque lièvre. Baptiste me dit que quand il fait froid et que le soleil n'est pas là, les lièvres non plus. C'est ce que nous avons constaté. Nous descendons un champs de léger couvert pour rabattre quelques chevreuils que nous avons délogés du couvert, Je me place en compagnie d'Emmanuel à un carrefour sur un parking à betteraves. Les chevreuil nous appréhendent et s'écartent vers le bas. Cependant, Baptiste et ses quelques suiveurs gênent la descente des animaux qui rebondissent vers Christophe. Une fois à bonne distance, Christophe déchaperonne et lance sa forme qui coiffe cette chevrette de l'an dernier après un vol de 250 mètres. Magnifique prise, qui nous relance tous. Pendant ce temps là, Jean-Philippe était parti avec son fils Corentin faire le tour de la frette. Assez loin de nous, il m'explique avoir vu un brocard dans le bas mais fort loin. Il lance son aigle qui griffe violemment ce gros animal, mais la distance est telle que J.P. ne rejoint pas dans les temps ce combat inégal. Le chevreuil gagne, l'aigle est penaud, le maître déçu. Pour autant, ce fut un très beau et long vol qui a pleinement satisfait son maître. Corentin, de son côté vole un lièvre assez loin en légère montée, sa forme ne parvient pas à le prendre. Je n'ai pour ma part pas volé ce jour, n'ayant eu aucune occasion. Steve a volé deux fois je crois sans succès aussi. Nous rentrons boire un café et partager une brioche des rois. Merci à Baptiste et son papa qui ne pouvait être avec nous.  Nous rentrons à Cerny, une douchette, un petit sky, puis déplacement pour rejoindre "au bureau". Toujours en compagnie d'Alexandre, nous passons une belle soirée qui se finira chez Christophe, auprès du feu. 

         Le samedi nous donne à rejoindre la ferme d'Avin, chez les Compère. le café viennoiseries nous est servi en attendant le lever du soleil.... Qui ne viendra pas. Alexandre nous concocte une traque à deux sens : un groupe (Jean-Philippe, Corentin, Titouan,) se placent autour d'un boqueteau très fourni où Alexandre a rembuché quelques chevreuils. Les traqueurs se placent et se lancent, nous sommes de l'autre côté du champs, à quelques centaines de mètres de la traque. Aucun chevreuil n'est sorti, mais Steve vole un lièvre qui se dérobe non loin de lui. La distance est pourtant conséquente car son aigle, pourtant très puissant, se fait semer contre le léger vent, bien encombrant. Aucun lièvre n'est venu se risquer à Sarembay, ainsi je n'ai toujours pas volé. Puis, la traque se reconstruit perpendiculairement à la ligne de départ. Je reste en poste seul, Emmanuel rejoint la traque, Steve emmanche en bout de ligne. Christophe me déloge pour aller me reposter à deux kilomètres plus loin (en voiture, bien sûr). Je suis le long d'un haie très épaisse qui abrite toujours de nombreux chevreuils. Mais pas cette fois ci, ils seront délogés par la ligne et chercheront le passage, mais, comme ma voiture est en plein travers, ils prennent le parti de couper la grand-plaine. Dommage, mais pas pour tous ; je suis à deux cents mètres de la voiture, la ligne me vient droit dessus, à cinq ou six cents mètres. Soudain, un lièvre sans doute en dérobade de la ligne, se montre à cent cinquante mètres de moi. J'attends qu'il saute la bordure verte pour déchaperonner Sarembay qui découvre son premier lièvre. Il ne lui laissera aucune chance et le griffe à une centaine de mètres. Je le récompense un peu, ce vol très vif mais court, ne mérite pas plus. La traque avance vers moi sans s'être arrêtée car j'en étais fort loin. Ils me dépassent et Christophe m'indique aller rejoindre mon précédent poste. Je range Sarembay, Je fais machine arrière, et me poste à deux kilomètres de la ligne qui continue d'avancer. Je suis sur un tas de terreau qui me donne une vue presqu'aérienne de la situation. Je vois Corentin voler son Aigle, Jean-Philippe voler son oiseau. Soudain, après avoir fait le tour d'une habitation isolée, Titouan vole un lièvre d'un peu loin. Son aigle de l'année montre de très belles qualités de puissance et de ténacité. Il remonte facilement ce lièvre et le griffe brutalement. Il récompense complètement et il a raison. Son aigle a fait plus de 90 vols cette année et pris trois lièvres, il a besoin de réconfort. Il est très heureux et très fier (nous aussi) de cette prise de fin de matinée. Nous rejoignons la ferme pour le déjeuner d'où nous repartirons pour une dernière traque. 

        La traque suivante se déroule autour de Cergy. Je reconnais l'endroit où Sarembay a, l'an dernier, pris son plus beau lièvre. Les conditions sont un peu meilleures car le vent est nettement plus faible, mais le froid me pique de partout. J'ai les doigts dans le gant totalement gelés, j'attends fort longtemps au début dans ce froid pénétrant, et aucun lièvre ne coupera devant moi. Quelques vols forts lointains ne me permettent pas de déterminer qui est le fauconnier en action. Christophe vole la forme de Corentin, parti chercher des chiens de déterrage dans la région. Plus rien ne sera volé ce soir. Nous rentrons un peu frustrés, Nous aurons vu les difficulté de la grande plaine par temps froid et nous en garderons un excellent plaisir. 

         Ce soir, nous dînons au gîte, la maison de Christophe, qui était la maison du grand-père. Les histoire de chasse sortent de toutes les bouches, et les plats concoctés par Marie-Hélène, la maman d'Alexandre. Son foie gras mi-cuit est une pure merveille, dont on peut jalouser la recette. Puis nous était servi par Christophe, le papa d'Alexandre, chef de rang, un pot au feu de canard succulent. Le dessert ne dépareillera pas, ce fut un merveilleux repas, merci à tous les Compère, vous savez faire... 

        La soirée s'allonge un peu, sans trop. Le dimanche, nous nous dirigeons vers la ferme de Caumont à Vesles, chez Thomas H. Le temps est le même qu'hier et les champs sont encore plus grands. Tout est labouré ou presque. Nous partons vers un chaume de maïs qui lance la ligne. Six aigles sont présents et quelques amis de Thomas. Un lièvre saute de son gîte et Corentin le vole. Le capucin part nez au vent ce qui handicape l'aigle qui ne le rejoindra pas. Nous continuons en tournant à 90°; un couvert de colza très bas nous augure une présence le lièvres. Pourtant nous n'en lèveront qu'un seul, beaucoup trop loin. Corentin s'écarte  pour rester au même niveau que nous et laisser le creux entre nous. Thomas restait sur les arrières et, d'un buisson de trois mètres carrés giclent 9 sangliers dont le plus petit devait dépasser les 70 kg. Personne n'a eu l'idée de voler à raison, mais Corentin est quand même descendu un peu vers le trou. Soudain, au fond du trou, à 400 mètres de nous mais beaucoup plus près de Corentin et son père, une famille de petits sangliers éclate Corentin vole le groupe, l'aigle n'attaque pas. Il le récupère. Il revole spontanément mais rejoue la même scène. Puis Jean-Philippe, qui était descendu de quelques dizaines de mètres vole et prend un petit goret. Corentin vole par dessus, les gorets un peu éloignés les uns des autres ont permis à son aigle de prendre puis de gorger. Steve qui était un peu plus loin, vole aussi et son aigle descend sur plus d'un kilomètre vers la haie où le reste de la famille s'est réfugiée. Il ne prendra pas. La chasse tourne court, Christophe part avec Thomas en voiture pour essayer de croiser quelque chevreuil. Hors de notre vue, il voit un gros brocard éloigné de 200 mètres, Il le vole et son oiseau remonte facilement cette distance, il faut dire que son oiseau à un coffre impressionnant. Le chevreuil, à l'arrivée de l'aigle, se cabre comme un cheval du cadre noir. Il bat des pattes de devant pour repousser l'oiseau qui, impressionné, lâche prise. L'aigle est 200 grammes de plus que son poids et pourtant il fait une attaque surprenante. Il continuera de chercher un bon moment, pendant que nous passons de l'autre côté de la ferme. Nous descendons un labour frais, dans lequel Thomas a vu des lièvres ce matin. Une large bande enherbée descend avec nous. Steve prend le labour, je prends la bande d'herbe. Il vole un lièvre loin, un vol fort et puissant mais arrivé au contact, il manque un peu de réserves. C'est normal, à cette distance les oiseaux sont complètement intoxiqués par les toxines. Un peu plus tard, je vole un lièvre très loin qui se dérobe dans la lèche d'herbe. Sarembay calcule l'animal, mais celui-ci se range dans une touffe plus épaisse. Disparaissant aux yeux de l'oiseau, il cercle une fois très large pour attendre une faute du lièvre. Il ne la fera pas. Nous remontons la bande, aucun lièvre n'en sort. Il a disparu comme par enchantement. Sur le retour, un lièvre se dégîtera devant moi, un peu loin, deux cents mètres, que Sarembay remonte, mais au lieu de survoler la haie où le capucin arrivait, il fond dessus lui en entrant dans le buisson. Il ne prend pas et, frustré à bloc, revient vers moi non parce-que je le réclame, mais il me charge à pleine vitesse pour m'attaquer. Attitude normale en cas de frustration extrême. Je l'abat comme me l'a montré tant de fois Josef , mon maître autrichien, quelques minutes pour faire redescendre la pression, ça fonctionne à chaque fois. Après ce vol, nous rentrons pour disloquer après avoir déjeuné en compagnie des hôtes. Un grand merci à tous les organisateurs et les gens d'action pour cette belle réunion. C'est toujours un plaisir d'être accueilli comme cela. Un merci spécial à Alexandre qui doit nager dans ce monde pour régler les détails  d'une telle réunion.

 
 













           

Rencontre de chasse au vol avec nos aigles : RENTON GLENOUZE

           Lors d'une chasse sur Noirmoutier, nous avons rencontré deux chasseurs intéressés par notre mode de chasse. C'est ainsi que nous avons été invités cette année sur les terres de Renton Glenouze. Le pays est légèrement vallonné et les champs très variés offrent encore pas mal de couverts. 

           Nous arrivons donc vers 9 heures, le soleil n'a pas encore montré son nez. Le gel est présent mais pas tenace. Nous sommes attendus dans la salle prêtée par la commune pour un café brioche offert par nos amis. Une courte présentation est faite par Aurélien, l'organisateur de cette rencontre. 

           Aurélien vole ce matin Tchippy qui semble un peu haut. La coupure de Noël est toujours compliquée à régler car pendant presque trois semaines les oiseaux n'ont pas volé. Nous chaussons les bottes, prenons une couverture un peu plus forte pour lutter contre le froid qui pique un peu. Les oiseaux sont prêts, nous partons vers un petit boqueteau bien fourni qui est susceptible d'abriter quelques chevreuils. Arrivé à la vigne en friche, nous nous repartissons, Alexis file au bout du bois, Aurélien prend sur la gauche pour être en plongeant vers les champs, je reste en recul pour servir le retour. Sitôt entré dans la friche un très gros brocard gicle contre moi en direction de Aurélien. Je vole d'instinct et Sarembay tourne court après avoir reconnu ce brocard, beaucoup trop grand pour lui. Aurélien vole dans la descente et Tchippy emmanche comme il sait le faire mais se fait prendre par le vent qui le décale et rend la poursuite inopérante. Comme a son habitude, Tchippy vole loin, très loin. Il rejoint le poing d'Aurélien assez rapidement. Nous continuons vers deux ou trois chevreuils sur pied à quelques centaines de mètres de nous contre le vent. En avançant, quelques lièvres sortent de leur gîte mais un peu trop loin. Je ne parviens même pas à les voir. Nous traversons une route et entrons dans un labour très gras et très profond. Sitôt entrés dans ce chantier, un lièvre part à quelques dizaines de mettre de moi, il part à fond comme il le peut dans cette terre grasse. Le labour est un handicap énorme pour le lièvre qui ne parvient pas à courir plein gaz ; cela fait une belle opportunité pour Sarembay qui ne laisse aucune chance à ce capucin qui se fait prendre juste devant la ligne de chasseurs spectateurs. Je récompense mon oiseau avec quelques beccades sur son gibier. Nous continuons à contourner une flaque d'eau d'un hectare, dans laquelle aucun lièvre ne se montrera. Djaïa sur le poing d'Alexis n'a pas encore volé, elle s'impatiente un peu. Nous rejoignons l'endroit où se sont réfugié les chevreuils mais ils ne sortiront pas. Les champs succèdent aux champs, tous aussi grands les uns que les autres. La terre est toujours aussi grasse. La fatigue commence à se faire sentir. Nous traversons un énorme champs d'ancien maïs encore en chaume. Un lièvre part sur le côté d'Alexis qui vole instantanément mais assez loin. Djaïa entame un vole ferme et vif qui lui fait rejoindre le lièvre au bout de plus de 200 mètres. Elle le coiffe et prend cet animal de très belle manière. Alexis récompense complètement. Nous nous déplaçons vers un immense champs de fèves et de pois assez haut pour abriter lièvres et chevreuils. Mais Tchippy n'est plus dans le coup. Sarembay vole un lièvre en montée sans plus de conviction. La traque de la carrière de tuffeau ne donnera rien. Nous rentrons avec deux lièvres pris et une bien belle journée passée avec des chasseurs forts intéressés par cette chasse qu'ils jugent bien difficile. Nous passons à table pour déjeuner en leur compagnie, un cassoulet fort bien préparé nous ravit. Vers 16 heures 30, nous disloquons et rentrons à la maison. Sans doute l'an prochain devrait nous voir revenir dans ces contrées. Merci à la société de chasse de  Renton Glenouze, et un merci tout particulier à Laurence.        

lundi 20 janvier 2025


 Notre ami Gilbert en chasse avec nous il y a quelques années. Bons vols, mon ami.